L’alerte est tombée à l’AFP à 2h54 mercredi : « Le chanteur français Johnny Hallyday est mort (épouse à l’AFP) ». « Pour retenir la nuit, (…) est-ce qu'on sera en noir, est-ce qu'il y aura de l'espoir ? », s’interrogeaient en 2009 Les Fatals Picards dans leur chanson Le jour de la mort de Johnny.

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Une question que ne se posent pas les rédactions qui, tirées de leur sommeil, enclenchent leurs dispositifs. Les rumeurs persistantes sur l’état de santé de la star ayant enflé ces dernières semaines, la grande majorité d’entre elles avaient anticipé. Les nécrologies étaient prêtes – un pratique courante dans le journalisme – de même que plusieurs autres articles déclinant des aspects particuliers de la vie privée et de la carrière du chanteur.

Vague d'émotion sur les réseaux sociaux

« On se sentira tous un petit peu triste », prédisaient les Fatals Picards en se demandant si « on pleurera[it] des larmes, en lisant les journaux ». Pour l’heure, pas une ligne sur le papier sorti des kiosques. Les Français apprennent la nouvelle par des pushs sur leurs smartphones ou allumant radios et télévision. A quoi mesure-t-on l’impact d’un événement ? A la capacité de se souvenir des années plus tard de l’endroit où l’on était et ce que l’on faisait quand on en a eu vent. Sans nul doute, chacun conservera un souvenir particulier de ce 6 décembre 2017.

Le soleil se lève et la vague d’émotion se soulève. En même pas douze heures, sur les réseaux sociaux 250.124 internautes écrivent un message d’hommage. 73.605 par minutes, calcule Visibrain. Dans le même laps de temps, 330.000 tweets sont postés sur Twitter. Ceux d’une foule de fans, et de nombreuses personnalités : de Emmanuel Macron à Céline Dion, de Omar Sy à David Guetta.

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Les hommages de l'étranger

Sur les sites d’actu, sur les chaînes infos, Johnny est partout, démultiplié. «Le Taulier» par ci, «Un héros français » par là», «une icône» ailleurs. Il se murmure que celui qui fut « l’idole des jeunes » pourrait avoir droit à un hommage national. On repense à la chanson des Fatals Picards : « Dans les allées de Notre Dame, une meute de Harley Davidson traversera un cercle de feu, sans déranger personne ». Le groupe nordiste était-il visionnaire ?

En attendant les honneurs du pays, les éloges sont internationaux. Les médias étrangers saluent l'« Elvis français », retracent ses heures de gloire et ses moments de désespoir. Ils s’interrogent sur l’aura, si inexplicable, de l’artiste dans l’Hexagone. Le New York Times cite Arnold Turboust, qui déclarait en 2000 à The Independant : « Il fait partie de notre histoire, de notre psyché. On a tous grandi avec Johnny. (…) Il fait partie de notre famille. »

« J'ai failli m'ouvrir les veines »

Papa, fiston ou tonton Hallyday, appartient à notre histoire. Qu’on le veuille ou non. Jean-François Brieu, auteur de plusieurs livres sur l’artiste, confie à 20 Minutes que « même ceux qui ne l’aiment pas et ne peuvent pas le saquer sont assez passionnés ». On a tous autour de soi – ou peut être est-on cette personne – quelqu’un qui attendait avec appréhension le jour de la mort de Johnny. Parce que la crainte de « bouffer du Hallyday à toutes les sauces », de n’entendre parler que de ça, de saturer de « mourir d’amour enchaîné ». Ces détracteurs, malgré leur détestation, avaient parfaitement envisagé la résonance qu’aurait cette disparition, pris la mesure de l’ampleur de l’événement.

Les fans, eux, sont noués de chagrins. Nombre d’entre eux se sont déplacés jusqu’à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), où leur idole a rendu son dernier souffle. Geneviève, élégante dame au chapeau noir essuie ses larmes : « Je suis venue pour me consoler, pour être près de lui et l'accompagner ».

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José, qui dit avoir vu le rockeur plus de 700 fois ajoute : « Ce matin, j'ai failli m'ouvrir les veines. Là, je veux rentrer dans la maison et mourir près de lui. » Repenser aux paroles des Fatals Picards : « Le jour où tu oublieras de vivre, j'oublierais d'être libre ». Yves, lui, prend la pose pour les photographes, il expose sa peau encrée aux objectifs. Les Fatals Picards, toujours : « Est-ce qu’il y aura des huskies tatoués sur les deux bras du Christ sur la croix ? »

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Toute chamboulée aussi, la télévision, qui modifie ses programmes pour rendre hommage à Johnny Hallyday. M6 déprogramme sa Nouvelle Star et fait place à l’éternelle star. France 2 remise son On va s’aimer pour un autre soir et mobilise Michel Drucker afin de clamer des « que je t’aime » en prime time. TF1 diffuse après 23h le mythique concert au Stade de France de 1998. A Marnes-la-Coquette, la veillée ne fait que commencer. Puis prend fin le jour de la mort de Johnny. Ce jour dont on dira dans quelques années : Hallyday n’était plus là, il était partout.