DECESVIDEO. Jean d’Ormesson, un homme de lettres «immortel» engagé à droite

VIDEO. Mort de Jean d’Ormesson: Un homme de lettres «immortel» engagé à droite

DECESL’écrivain et académicien s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 92 ans…
M.C.

M.C.

Son regard bleu et son érudition, qui ne l’empêchait pas d’être accessible, resteront dans la mémoire collective. L’écrivain « immortel » Jean d’Ormesson, également connu pour son humour et son engagement à droite, est mort dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 92 ans.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

D’Ormesson, l’immortel

Né le 16 juin 1925, Jean d’Ormesson aura écrit dans sa vie pas loin d’une quarantaine d’ouvrages. Elevé en Bavière, en Roumanie et au Brésil, où il suit son père diplomate, puis au château de Saint-Fargeau, il montre dès le plus jeune âge un goût prononcé pour les lettres. Entré à 19 ans à l’Ecole normale supérieure, licencié en lettres et en histoire, il passe son agrégation de philosophie.

Après avoir aiguisé sa plume à l’Unesco, Jean d’Ormesson travaille comme journaliste à Paris Match et dans plusieurs quotidiens régionaux, dont Ouest-France. Il publie son premier romain, L’amour est un plaisir, en 1956, mais c’est La Gloire de l’Empire, paru en 1971, qui lui vaudra son premier succès littéraire. Signe majeur, il reçoit pour ce livre le grand prix de l’Académie française, avant d’être invité à siéger parmi les immortels en 1973. Il y occupera le fauteuil numéro 12, celui de Jules Romains.



Jean d’Ormesson dans Apostrophes en 1982

Un temps parmi les écrivains les plus invités dans l’émission Apostrophes de Bernard Pivot, Jean d’Ormesson fait son entrée en 2015 dans la collection La Pléiade des éditions Gallimard, un honneur rare pour un écrivain encore vivant.

Un homme de droite

Jean d’Ormesson, qui vouait une grande admiration au général de Gaulle, était aussi connu pour son engagement à droite. Directeur du Figaro à partir de 1974, quelques semaines avant la mort de Georges Pompidou, il soutient Valéry Giscard d’Estaing, qu’il connaît depuis l’enfance et juge « éblouissant ». En 2012, il accorde sa préférence pour la présidentielle à Nicolas Sarkozy qu’il juge « plutôt moins menteur que les autres ».

C’est pourtant avec François Mitterrand que ses relations ont été les plus surprenantes. « J’ai entretenu des liens qui relèvent du paradoxe avec un des acteurs majeurs de notre histoire récente », résume-t-il. A l’élection de Mitterrand en mai 1981, il lui consacre un article virulent à la une du Figaro. Le nouveau président déplore en réponse « qu’un si bon écrivain fût si stupide politiquement ».

« Je lui ai écrit quelques mots pour le remercier de son indulgence. La machine était lancée », rapporte Jean d’Ormesson, qui sera fait grand-croix de la Légion d’honneur par François Hollande en 2014. C’est avec la conviction partagée que la littérature est « bien au-dessus de la politique » que leur relation va prospérer. Ecrivain, éditorialiste, Jean d’Ormesson, qui a commencé sa carrière dans les cabinets ministériels, ne s’est jamais engagé personnellement en politique qu’il considérait comme « un jeu violent et un sport de combat ».

Ces dernières années, il avait remarqué à plusieurs reprises que la France en général, et le Parti socialiste en particulier, s’était « droitisé », et qu’il avait le sentiment d’être « dépassé sur [sa] droite par des gens de gauche ».