VIDEO. «On a tous quelque chose de Johnny», mais parfois il faut bien chercher
MUSIQUE•Le 17 novembre prochain, paraît un album de 16 reprises de chansons de Johnny Hallyday, rassemblant Benjamin Biolay, Garou ou encore Amel Bent…Clio Weickert
«Nous ne sommes pas du tout dans le mortifère ». Benjamin Biolay l’a assuré à 20 Minutes, l’album de reprises de Johnny Hallyday auquel il a participé, n’a rien d’un hommage funèbre. « Tout le monde a des problèmes de santé par moments, c’est normal qu’un homme de plus de 70 ans ait des petits passages à vide ». Il n’empêche, les rumeurs sur l’état de santé du « Taulier », souffrant d’un cancer, étaient dans tous les esprits lors de la conférence de presse début novembre à Paris. Aussi, quand une consœur s’est risquée à poser une question sur le sujet, provoquant l’indignation de certains, un frisson a parcouru la salle. « Aujourd’hui il va bien, il a un cancer du poumon comme on le sait tous, a évacué avec un brin d’agacement son manager Sébastien Farran. Il se soigne, il n’y a pas péril en la demeure. Il va bien, voilà. Il se bat, il est là et il sera prochainement là pour le montrer ».
En attendant, retour sur la promo de cet album choral à paraître ce vendredi. Seize artistes francophones de tous bords ont été rassemblés pour faire « perdurer son authenticité », et produire du rock’n’roll, avec « sincérité et bienveillance », dans On a tous quelque chose de Johnny. Biolay se frotte brillamment à Retiens la nuit, Louane s’attaque à Toute la musique que j’aime, Garou à Ma gueule, Amel Bent à Que je t’aime, Nolwenn Leroy à Quelque chose de Tennessee… Un projet musical aussi audacieux, que hasardeux.
Étonnement et circonspection
« Ce sont nos amis d’Universal qui ont eu l’idée [Jojo est chez Warner] de ce projet d’album autour des chansons de Johnny, chantées par une nouvelle gamme d’artistes, explique Sébastien Farran. J’étais un peu étonné au début, et circonspect, j’en ai parlé à Johnny et Laetitia, qui je crois, étaient encore plus embarrassés que moi car cela ne s’était jamais fait. » Le projet s’est finalement retrouvé entre les mains de Yarol Poupaud, le directeur musical du Taulier (et aussi guitariste de FFF), qui s’est entouré des musiciens habituels de l’artiste. Le tout, dans un souci de « cohérence ».
Côté interprètes (validés au préalable par Johnny), tout n’a pas coulé de source non plus. A l’instar du groupe FFF, auteur de la reprise des Coups. « Johnny n’est pas forcément le cœur de notre inspiration musicale, plus anglo-saxonne que franco-française on va dire, et avec plus de funk qu’autre chose », précise le chanteur Marco Prince. « Jusqu’au dernier moment on a voulu se réserver le droit que le morceau n’existe pas, s’il ne nous plaisait pas », ajoute-t-il. Ce qui, vous l’aurez compris, n’est finalement pas le cas.
On a tous quelque chose de Johnny (ou pas)
Kendji Girac, Slimane, Florent Pagny, Amel Bent, Calogero, Lisandro Cuxi… Ont-ils, comme le titre de l’album l’indique, vraiment tous quelque chose de Johnny ? Si FFF se retrouve dans « le rapport à la scène animal », et Benjamin Biolay, dans les affres et la solitude du chanteur, tous ne se reconnaissent pas dans l’artiste. « C’est difficile de trouver chez moi quelque chose de Johnny, reconnait la jeune chanteuse Louane. Mais si je pouvais avoir quelque chose de lui, j’aimerais vraiment avoir sa force, la force d’être lui-même ». Un peu métaphysique, mais ça a le mérite d’être honnête.
Donc non, on n’a pas tous quelque chose de Tennessee, et non, n’est pas Johnny qui veut. Reconnaissons tout de même que certains s’en sont très bien sortis, en tout cas assez pour qu’un second volet soit déjà dans les têtes de quelques uns.