Super Nintendo Mini: Bienvenue en 1992, mais en mieux
JEUX VIDEO•Nintendo a lancé vendredi une Super Nintendo Mini remplie de jeux vidéo cultes. Nous avons passé le week-end à la tester... Nostalgie assurée !Jean-François Morisse
Ne parlez surtout pas de vieilleries mais de rétrogaming. La hype est à ce prix : 79,99€, voire plus auprès de vilains petits malins, car la console est déjà en rupture de stock… Et encore, elle est proposée sans adaptateur secteur pour la recharger. Une absence curieuse, même si la prise d’un smartphone peut faire l’affaire…
Après le succès de la Nes Mini et ses 30 jeux d’époque sortie fin 2016, Nintendo a donc récidivé avec la Super Nintendo Mini, qui reprend cette fois sa console culte des années 1990, la Super Nintendo.
Cette console propose ainsi 21 jeux sortis entre 1990 et 1997 (plus un inédit avec Starfox 2). Connectez-la à votre téléviseur pour un véritable voyage dans le temps !
Le look de la 16 bits, en plus petit
Elle reprend l’aspect exact de la célèbre 16 bits de Nintendo, mais en plus petit. Un look trop « kawai » qui fleure bon les années 1990 quand les accros du jeu vidéo cherchaient dans les boutiques spécialisées en import les toutes dernières versions des titres sortis au Japon, vendues parfois plus de 900 francs (140 euros) la cartouche.
A titre personnel, je me souviens avoir joué à The Legend of Zelda A Link to the past en japonais à l’époque, sans comprendre un traître mot de la langue de Mishima ou de Miyazaki (la version française n’était sortie qu’un an plus tard). Et malgré cela, ce Zelda-là reste une aventure mémorable de ces années 1990 sous le signe du gaming…
Toute une époque où le Minitel n’avait pas dit son dernier mot et où, selon l’âge, on passait son temps à regarder les Télétubbies ou à se trémousser sur le Wannabe des Spice Girls. Si ces dernières n’ont pas forcément toutes bien supporté l’épreuve du temps ( quoique… et après tout, moi non plus), qu’en est-il de la vingtaine de jeux proposés dans cette Super Nintendo Mini ?
Avouons-le, à l’époque de la 4K, les graphismes affichés sont clairement ceux d’une autre époque, ce qui donne à l’ensemble un charme désuet, dans la lignée de ces titres en pixel art très en vogue, bien que fleurant la naphtaline.
Mais le talent de Nintendo est ailleurs. Tout d’abord dans un gameplay qui ne vieillit pas. Qu’il s’agisse du jeu de plate-forme Donkey Kong Country, de Super Mario World ou du jeu de combat Super Street Fighter II, la précision des commandes est la même que celle des manettes d’origine. Et la qualité de certains titres est définitivement intemporelle.
Citons l’incontournable Super Mario Kart, de F-Zero, Super Ghouls’n Ghost, Super Metroid ou bien encore le jeu de rôle Secret of Mana… Ces titres ont fait vibrer toute une génération de joueurs (et de joueuses encore bien timides) entre deux épisodes des Power Rangers ou d’Hélène et les garçons selon ses affinités. On retrouve dès les premières secondes de jeu le plaisir éprouvé à l’époque.
Ah ! ce côté « madeleine de Proust »… Impossible de ne pas passer d’un titre à l’autre avec une réelle gourmandise. On enchaîne les super-coups dans Street Fighter comme si ceux-ci étaient imprimés dans notre mémoire. Anecdotique ou pas, on peut choisir d’afficher les jeux avec un filtre CRT simulant les vieux tubes cathodiques de l’époque. On retrouve très rapidement ses marques avec ces manettes sur lesquelles on a du passer des centaines (ou des milliers ?) d’heures. De quoi accentuer ce sentiment de voyage dans le temps où l’on parlait scrolling, puce super FX, Mode 7 vêtu d’un survêtement Adidas Terminator avec une paire d’Air Jordan aux pieds. De joyeuses réminiscences pour ceux qui ont connu ces années un peu folles du jeu vidéo.
Pourtant, Nintendo a su opérer quelques habiles changements pour ces éditions 2017, ajoutant un système de sauvegardes ainsi qu’une option « rembobinage » de 50 secondes pour refaire un geste raté (on n’est plus forcément aussi « doué » qu’à l’époque). C'est astucieux, même s’il faut, pour activer ces sauvegardes, appuyer sur la touche « reset » de la console… ce qui n’est pas toujours très pratique en pleine partie. Les non-anglophones regretteront de leur côté que ces jeux soient tous en version anglaise…
Voyage au pays des pixels
Malgré tout, la console était en rupture de stock avant même son lancement, preuve que Nintendo fait, une fois encore, des émules. Pas étonnant que d’autres tentent de surfer sur le même créneau nostalgique en proposant ici une Megadrive Mini ou un Commodore 64 mini. Reste à savoir si l’appel de l’aventure d’un Final Fantasy III, d’un Starfox ou d’un Contra III Alien Wars suffira à vous tenir des heures entières, seul ou à deux, joypad en main. Ou si vous arrêterez très vite de jouer, une fois l’effet de curiosité passé.
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