Eurovision: «Ce concours, c'est un peu comme une campagne politique», estime Alma
INTERVIEW•La chanteuse qui représentera la France au concours a parlé, avec «20 Minutes», du programme très chargé qui l'attend d'ici à la finale de l'Eurovision, le 13 mai...Propos recueillis par Fabien Randanne
«J’imagine que ça va être un tourbillon »… Alma a « hâte » de défendre les chances françaises sur la scène de l’ Eurovision, le 13 mai, à Kiev (Ukraine). En attendant le jour J, la chanteuse se prépare comme une athlète tandis que son agenda se remplit à vitesse grand V. Jeudi après midi, elle a consacré un créneau à 20 Minutes…
Depuis une quinzaine de jours et l’annonce de votre participation à l’Eurovision, vous avez entamé un marathon médiatique. Comment le vivez-vous ?
C’est un plaisir. Tous les journalistes que j’ai rencontrés sont bienveillants et c’est agréable d’échanger avec eux pour continuer le travail d’Amir. Il a permis de moderniser l’image qu’ont les Français de l’Eurovision et de donner une chance à ce spectacle qui est quand même l’événement le plus regardé au monde, devant le Super Bowl. Y’en a qui peuvent trouver ça ringard, mais les chiffres sont là. Pour moi, c’est génial d’être au cœur de tout ça !
Comment gérez-vous la pression ?
Le stress, je le ressens à l’intérieur de moi mais pas vraiment dans les choses que je fais tous les jours. Je tente de faire abstraction de ça, je pense que le jour J je serai déjà assez stressée… J’ai trois mois devant moi pour m’entraîner comme une sportive. Je fais attention à mon alimentation, je prends des cours de chant, d’expression scénique, de coaching médiatique… J’essaie de me remplir de cette énergie pour que mes dix jours à Kiev [avec les répétitions et les shows pour le jury, l’Eurovision commence bien avant la finale du 13 mai] se passent super bien.
Auparavant, allez-vous défendre votre chanson à l’étranger, comme Amir l’an passé ?
J’irai aux Euroconcerts [des shows rassemblant une dizaine de candidats] d’Amsterdam, de Londres et de Tel Aviv, en avril. Je pars demain [vendredi] à Kiev, car samedi je me produirai lors de la finale de la sélection ukrainienne pour l’Eurovision. Je suis vraiment contente d’aller à la rencontre de ces candidats qui vont être dans la même situation que moi, dans le même chamboulement.
Vous avez écouté les chansons de vos futurs concurrents ?
J’aime beaucoup celle de la Finlandaise, c’est une très belle ballade. La chanson de l’Italien aussi. J’aime bien le mec en soi, Francesco Gabbani. Je pourrais lui faire un tweet en italien : « La tua canzone è meravigliosa ! » [Ta chanson est merveilleuse !] (sourire).
Vous parlez italien, anglais, portugais… C’est un atout pour l’Eurovision !
Oui, c’est important de représenter la France, mais aussi de se faire connaître des étrangers. Je pense que si le candidat italien arrive et te parle en français, avec un petit accent il va t’être sympathique. C’est un peu comme une campagne politique, j’ai hâte d’aller à la rencontre du public étranger et de m’exprimer dans leur langue pour leur faire honneur. Je me rends compte de plus en plus que l’Eurovision, c’est aussi ça.
Amir s’est très bien entendu avec ses concurrents l’an passé, dont l’espagnole Barei et la bulgare Poli Genova…
J’aimerais bien nouer des amitiés avec d’autres candidats aussi. Je me dis que ça serait cool d’être sur cette énergie positive avec les autres participants. C’est une compétition, certes, mais ce serait beau que sur place on se soutienne, parce qu’on vit la même chose.
Vous avez déjà des idées de la mise en scène ?
On réfléchit sur tout : la chanson, le visuel. On a la chance d’avoir des moyens techniques incroyables, ce serait bien qu’on les mette à profit. On est en train de travailler sur un remix, mais pas un remix « boum boum », quelque chose d’eurovisionesque, d’épique, pour que la chanson s’envole un peu plus à un moment donné. J’ai écrit un refrain en anglais qui sera peut être ajouté, tout ça dans le but de séduire le public le plus large possible. C’est une compétition internationale et c’est bien qu’une personne qui ne parle pas français ait une idée de quoi parle la chanson.
Et pour la scénographie ?
On cherche. On essaie de faire un tableau à l’image de la France, quelque chose de très esthétique. C’est le critère numéro un, je pense qu’on est tous d’accord sur ça. On va voir s’il y a des danseurs ou non, le règlement ne nous autorise qu’à être six maximum sur scène.
Prêtez-vous attention à votre cote chez les bookmakers ?
On me dit que, à trois mois de la compétition, ça ne veut rien dire, d’autant plus que toutes les chansons candidates ne sont pas connues. Ce qui est agréable à voir c’est que la chanson à l’étranger est très bien accueillie. C’est surtout ça qui m’intéresse, ça me permet de prendre la température. J’ai beaucoup de retours chaleureux de fans étrangers de l’Eurovision. Ça me conforte dans la motivation et la détermination que j’ai pour aborder la compétition.
Et les superstitions dans tout ça ?
Je suis hyper superstitieuse mais si je commence à y penser c’est fini, ça peut me polluer l’esprit. Le matin du concert d’Amir à la Cigale, dont j’assurais la première partie, je me suis réveillée en me levant du pied gauche. Je me suis rallongée pour pouvoir poser le pied droit en premier (rires). Je sais, c’est ridicule. Pour l’Eurovision, j’essaie de ne pas penser à ça parce que ce n’est que du travail et de la préparation… Et la finale est le 13 mai ! Mon single, Requiem, est sorti le 13 janvier. Ma mère, superstitieuse au possible m’a dit : « Mais pourquoi est-ce que tu fais tout en 13 ? ! » J’espère que ça va me porter chance.