Polémique autour d’un attribués à . Alors qu’un livre, intitulé Vincent Van Gogh, le brouillard d’Arles, carnet retrouvé et présenté mardi à Paris, doit être publié dans plusieurs pays ce jeudi, le musée Van Gogh d’Amsterdam (Pays-Bas) conteste l’authenticité des dessins qui y sont présentés.

Signé de la Canadienne Bogomila Welsh-Ovcharov, spécialiste de , cet ouvrage présente 65 dessins à l’encre attribués à Van Gogh. Non signés, ils ont été réalisés non sur un carnet à dessin mais sur un livre de comptes du Café de la Gare, un établissement où l’artiste séjourna au crépuscule de sa vie.

Paysages de la région d’Arles, portraits, fleurs, arbres…

Le livre, qui reproduit le carnet et ses dessins grandeur nature, contient un dessin par page, tous à l’encre, parfois rehaussés d’un léger voile rougeâtre. La plupart d’entre eux représentent des paysages de la région d’Arles (Bouches-du-Rhône), mais on trouve également des portraits (dont un du frère-ennemi Gauguin), des fleurs (iris, arum), des arbres (cyprès).

L’ensemble de ces dessins couvrent la période où Van Gogh se trouvait en Provence, de son arrivée en Arles en février 1888, jusqu’à son départ de la maison de santé de Saint-Rémy, où il était interné, pour Paris en mai 1890 avant de se suicider à 37 ans en juillet 1890.

Trois années d'expertise

Selon Bogomila Welsh-Ovcharov, les expertises, des encres et du papier notamment, ont duré trois ans. Un autre expert, le Britannique Ronald Pickvance, grand spécialiste de la période provençale de l’artiste, a également authentifié le carnet. Il s’agit de « la découverte la plus révolutionnaire de l’histoire de l’œuvre de Van Gogh », soutient l’expert.

Un avis que ne partage pas le Musée Van Gogh d’Amsterdam. « Sur la base d’années de recherches, sur les dessins de Van Gogh dans la collection du musée et à d’autres endroits », les experts « ont conclu que ces dessins sont des imitations », a affirmé le musée néerlandais, pointant notamment du doigt la qualité de l’encre utilisée, le style des dessins et des erreurs topographiques.

« Ce n’est pas la première fois que le musée Van Gogh se trompe »

« Ce n’est pas la première fois que le musée Van Gogh se trompe », a réagi l’éditeur de l’ouvrage, Bernard Comment (Le Seuil), qui met en avant la qualité des « sommités » mandatées par la maison d’édition française pour expertiser les dessins.

« Iil faudrait un peu plus de modestie, un peu plus de respect et autre chose qu’une foire d’empoigne qui ne sert à rien », ajoute l’éditeur, mettant la réaction du musée d’Amsterdam sur le compte de « la rivalité et la jalousie ».