BDZep couche Titeuf pour émettre «Un bruit étrange et beau»

Preview BD: Zep met Titeuf de côté pour nous livrer «Un bruit étrange et beau»

BDLes éditions Rue de Sèvres et « 20 Minutes » ont le plaisir de vous présenter « Un bruit étrange et beau », le nouveau récit « adulte » du créateur de Titeuf…

S’il ne mesure qu’un mètre trente, le poids éditorial de (plus de vingt millions d’albums vendus) aurait pu écraser son créateur, le Suisse (de son vrai nom Philippe Chappuis). Pour s’en prémunir, le s’offre régulièrement des « respirations » en animant et en produisant des albums … comme , présenté ici et à propos duquel Zep s’est confié à 20 Minutes.

Retrouvez son témoignage à la suite de la preview ci-dessous. Bonne lecture !



Résumé : William a choisi la solitude et le silence il y a 25 ans en intégrant l’ordre religieux des Chartreux. Quand un héritage le contraint à quitter le monastère pour Paris, c’est tout un monde nouveau qu’il doit apprivoiser, des certitudes longuement forgées à interroger et surtout, son ancienne vie, laissée là, qu’il va retrouver…

« Un dialogue autour de la foi et du doute… »

Dans (2013), son précédent livre « pour les grands », Zep explorait, dans un huis clos teinté d’amertume, les mystères du temps qui passe. Mais si Un bruit étrange et beau s’inscrit dans la même veine éditoriale (ton intimiste, dessin réaliste), il pousse encore davantage à la réflexion à travers les contradictions auxquelles se trouve confronté un moine contraint de « revenir à la vie »… «Finalement, cet album pose la question de la place que chacun occupe dans le monde », précise Zep. C’est tout un dialogue autour de la foi, du doute aussi, et de l’engagement, certainement ».


« Je vois de nombreuses correspondances entre la vie de William, qui s’est retiré dans un monastère, et celle d’un auteur de BD : la solitude, bien sûr, et une forme de goût pour la contemplation – en ce qui me concerne, d’observation du monde qui nous entoure. En tant qu’auteurs, on est un peu reclus et on a donc toujours une petite partie de nous-mêmes « hors du monde réel », souligne le Suisse.

Une expérience personnelle

« Je n’ai pas fait vœu de silence, ni de chasteté (rires), mais j’ai moi-même plusieurs fois tenté l’expérience des retraites en monastère : au tout début de ma carrière, quand je terminais un album de Titeuf, j’ai eu besoin de m’isoler. Je ne l’ai pas fait chez les Chartreux, parce qu’ils ne pratiquent pas l’accueil, mais ça m’a permis de reprendre pied après avoir passé six mois ou un an avec un personnage aussi exigeant ».


Zep & éd. Rue de Sèvres © 2016


Après , Zep vient de se lancer dans l’écriture du prochain Titeuf, « qui devrait paraître en 2017 ». Lorsqu’on lui demande si Un bruit étrange et beau fait office de « récréation » dans ses obligations professionnelles, il s’insurge : « C’est plus qu’une récréation, c’est vraiment un besoin. Aujourd’hui, il y a des histoires plus profondes, en tout cas plus intimes, que j’ai envie de raconter. Comme je ne peux pas le faire avec mon dessin humoristique – ça troublerait le message –, j’ai développé ce dessin réaliste. Mais je ne fais pas de différence entre mon travail sur Titeuf, celui que j’abats sur mon blog ou dans ce genre d’album ».


Zep & éd. Rue de Sèvres © 2016

Aucune frustration

Un bruit étrange et beau rencontrera mécaniquement moins de succès qu’un nouveau tome de Titeuf. On imagine que cette évidence suscite un peu de frustration chez un auteur qui met autant de cœur dans chacun de ses albums ? « Pas du tout, affirme Zep. Le succès que j’ai rencontré avec Titeuf, je pense que je ne le vivrai jamais avec une autre série – ce serait injuste, d’ailleurs (rires). Alors je sais que ce livre ne marchera pas aussi bien, mais j’espère juste qu’il trouvera ses lecteurs, qu’il les touchera. Si c’est le cas, je serais le plus heureux des auteurs ».

Un bruit étrange et beau, de Zep - éditions Rue de Sèvres, 19 euros (sortie le 5 octobre 2016)