MUSIQUEDavid Hallyday: «J'aime tout ce qui a un moteur»

David Hallyday: «J'aime tout ce qui a un moteur»

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David Hallyday, on le connaît comme fils de (Johnny et Sylvie Vartan), comme mari de (Estelle Lefebure puis Alexandra Pastor, fille de Michel Pastor) et comme pilote de rallyes. Sa musique, on s’en souvient moins, si ce n’est ses collaborations pour son paternel ou Emma Daumas, ex-star académicienne. Dans son album sorti en juin, il égrène les références à ses proches et s’est allié à Miossec pour composer «Tendre est la nuit». «Je l’ai appelé pour lui dire "il faut faire un texte pour hier", sourit David Hallyday, alors qu’on bouclait le mixage de l’album deux jours plus tard. On a travaillé jusqu’au dernier moment». Interview.


Jean-Patrick Capdevielle, avec qui vous avez collaboré sur ce disque, dit que vous avez voulu «faire un album d’homme de quarante ans». Qu’en dites-vous?

Il a dit cela? Ah, quel coquin! Disons que c’est un album très intimiste, où j’ai voulu parler de choses que je n’ai pas osé dire avant. Par exemple des déchirures de la vie, des mensonges dans le couple («Tu mens») ou du manque paternel («Steve Mac Queen»). Enfant, j’ai mal vécu de ne pas avoir mon père à mes côtés, ces kilomètres entre lui et moi. Mais c’était son métier qui voulait ça. Après, on a essayé de rattraper le temps perdu.


Sur la pochette du single «Steve Mac Queen», vous posez cheveux au vent à cheval sur une moto. C’est l’image du conquérant pour vous?

Steve Mac Queen est une figure emblématique du cinéma: un acteur très mec, très macho, qui était aussi un bon pilote de moto et d’auto. Il a d’ailleurs fini troisième aux 24h du Mans. Même si sa beauté n’était pas transperçante, il avait de nombreux admirateurs, hommes ou femmes. Je compte parmi ses fans car j’aime, comme lui, tout ce qui a un moteur. Mais je ne n’en fais pas une fixette non plus: je ne souhaite pas ressembler à qui que ce soit et j’ai passé l’âge d’avoir des posters de Steve Mac Queen dans ma chambre!


Dans «Cœur de personne», vos filles de 10 et 12 ans font les chœurs. A quasiment le même âge qu’elles, vous montiez sur la scène d’un concert de votre père pour jouer de la batterie. Voulez-vous répéter l’histoire?

Non, pas du tout. Je suis très protecteur, je n’expose pas ma famille. Pour cette chanson, je pensais au départ à un chœur d’enfants. Mais au moment de l’enregistrer, mes filles étaient là, alors on a installé un micro et je leur ai proposé de chanter, comme si c’était un jeu.


Ce n’est pas vous qui avez composé le prochain album de Johnny, «Le Coeur d'un Homme», qui sortira en novembre. Pourquoi?

Je ne le fais pas à chaque fois. Je ne suis pas abonné au club de «composer de la musique pour les membres de ma famille». C’était arrivé pour l’album «Sang pour sang» en 1999, et cela nous a d’ailleurs permis, à mon père et moi, d’apprendre à nous connaître. Pas que professionnellement. Mais entre deux portes l’autre jour, nous avons parlé tous les deux d’une autre future collaboration.


Radiohead a décidé de vendre son album sur Internet selon un prix fixé par les internautes eux-mêmes. Que pensez-vous de cette initiative?

Ce n’est pas une mauvaise idée mais tout dépend de l’artiste. Radiohead peut se permettre de ne plus être dans une maison de disques parce qu’ils forment un groupe qui s’est accompli mondialement. Les artistes moins chevronnés vivent sur les avances des maisons de disque. Ça fait 20 ans que je suis chez Universal: on est comme un vieux couple. Selon mon contrat, j’ai encore deux albums à faire. Après, on verra.

Concerts: au Zèbre de Belleville, à Paris.