MUSÉEDark Vador entre au Louvre

Dark Vador entre au Louvre

MUSÉELe Louvre ouvre la Petite Galerie, espace destiné au jeune public, avec une première exposition sur les mythes fondateurs…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Dans la mythologie Star Wars, Dark Vador était, autrefois, un jedi appelé Anakin Skywalker, né d’une grossesse spontanée de sa mère Shmi… A ces origines nébuleuses, le musée du Louvre oppose une longue tradition, celle des grands héros mythologiques.

La Petite Galerie, nouvel espace dédié au jeune public, a été inaugurée avec une première exposition consacrée aux Mythes fondateurs. Clou du parcours : le casque de Dark Vador et un film sur l’histoire de l’un des plus ambivalents méchants de l’histoire. « Dark Vador est l’héritier des héros mythologiques. Si Hercule n’avait pas fait ses douze travaux, il serait devenu une sorte de Dark Vador », ose Dominique de Font-Réaulx, directrice du musée Eugène Delacroix et conceptrice de la Petite Galerie. La conservatrice en chef rappelle que, comme Dark Vador, Hercule a tué sa femme dans un accès de rage. Péché qu’il a dû expier avec ses travaux. « Anakin Skywalker naît sans père comme Jésus, il appartient à un peuple d’esclaves comme Moïse. Il a aussi des liens avec Icare, figure de la transmission et de la transgression. »

Dark Vador en introduction à la Joconde

La Petite Galerie va plus loin dans l’analogie entre le monde de Star Wars et la mythologie en explorant, par exemple, le thème de la dualité entre lumière et obscurité exploité tout au long de l’histoire des arts. Cette opposition rappelle que dans Star Wars, la Force et son côté obscur forment un tout, l’un ne peut pas aller sans l’autre.

Mais si Dark Vador clôt le parcours, la Petite Galerie est bien un espace muséal. « Ce n’est pas une présentation au rabais avec des œuvres de deuxième catégorie, affirme Jean-Luc Martinez, président du Louvre. On présente d’authentiques chefs-d’œuvre qui sont, ici, les ambassadeurs des collections. La Petite Galerie débouche sur la cour Marly et la sculpture française, elle invite à poursuivre la visite du musée si le visiteur le souhaite. » Et s’il ne le souhaite pas, il a encore dix bonnes minutes de marche avant de trouver la sortie.

Rendre le musée aussi séduisant que le côté obscur

Avec ses 250 m² et 70 œuvres exposées, par opposition aux 70 000 m² et 35 000 œuvres du Louvre, la Petite Galerie vise prioritairement les groupes scolaires et les familles.

Rompre avec la présentation traditionnelle des cartels, exposer peu d’œuvres, envisager une visite courte, introduire des éclairages variables, mettre la priorité à l’accessibilité… Le musée du Louve a bousculé ses habitudes pour sa Petite Galerie. « C’est un retour à l’esprit de 1793, quand le Louvre avait pour mission la délectation et le plaisir de l’émerveillement, détaille Jean-Luc Martinez. Ce n’est pas naturel de visiter un musée, il faut construire le public du XXIe siècle. Sinon, dans cinquante ans, il n’y aura plus personne dans les musées. »