RENTREE LITTERAIRE«Millénium 4»: La réponse à quatre mauvais a priori

«Millénium 4»: La réponse à quatre mauvais a priori

RENTREE LITTERAIRELe tome 4 de la saga « Millénium » est sorti sous la plume de David Lagercrantz…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

En tête des ventes dans une grosse vingtaine de pays (surtout en Suède) depuis sa sortie le 27 août, le tome 4 de la saga « Millénium », sous-titré Ce qui ne vous tue pas, a reçu des critiques élogieuses (sauf en Suède). Pourtant, certains fans continuent de faire la moue et refusent de lire le roman de David Lagercrantz. Le plus souvent pour des a priori infondés.

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« Millénium, c’est Stieg Larsonn et personne d’autre »

Oui. Mais non. On peut comprendre que certains fans de la première heure, à commencer par la veuve de Stieg Larsonn, n’acceptent pas que, onze ans après son décès, un autre auteur ose s’emparer de la saga « Millénium ». Les mêmes refuseront-ils de voir les nouveaux films « Star Wars » réalisés par J.J. Abrams ? « Je compare souvent Millénium à Sherlock Holmes, explique David Lagercrantz. Ça aurait été vraiment dommage que ça s’arrête après la mort de Conan Doyle. »

« Les nouveaux personnages sont moins forts »

Sans doute pour ne pas faire trop d’ombre au duo star de la trilogie originale, David Lagercrantz n’a pas créé de nouveaux personnages forts. Mais sa version de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist n’en est que plus passionnante. La hackeuse gothique devient une sorte de super-héroïne qui ne rechigne plus à la bagarre et se sert, à la manière d’un Batman, de ses traumatismes pour se surpasser. Mikael Blomkvist a aussi gagné en acuité alors que son journal est en péril économique. Enfin, David Lagercrantz développe le passionnant personnage maléfique de la sœur de Lisbeth, Camilla.

« L’intrigue est incompréhensible »

Un enfant autiste, de l’espionnage informatique international, les mathématiques, l’intelligence artificielle… David Lagercrantz a fait beaucoup de recherches pour nourrir l’intrigue de son roman. Même s’il perd parfois le lecteur avec des considérations savantes, l’auteur s’en sert pour entretenir un climat d’insécurité qui sert admirablement l’intrigue. On ne comprend pas tout, même à la fin, et c’est ça qui est bon.

« Le rythme est trop rapide »

David Lagercrantz a rompu avec une habitude de Stieg Larsonn. Son intrigue est nouée puis dénouée en quatre jours d’enquête là où les trois premiers volets s’étendaient sur plusieurs semaines, voire mois. Pourtant, il ne faut pas y voir une surenchère dramatique. « J’ai conçu une enquête qui se déroule vite pour bousculer les personnages, mais aussi par souci de cohérence avec mon sujet, explique l’auteur. Je ne crois pas que le rythme soit si différent de celui des romans de Stieg Larsonn. J’ai essayé d’avoir une histoire dense en détails et pas seulement en rebondissements. »