LITTERATURE«Millenium 4»: Cinq questions que vous vous posez sur la suite de la saga

«Millenium 4»: Cinq questions que vous vous posez sur la suite de la saga

LITTERATURELe nouveau tome est disponible en librairie…
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

Dix ans après la sortie du premier volume et onze ans après le décès brutal de Stieg Larsson, la suite de sa trilogie à succès Millenium - vendue à 75 millions d’exemplaires dans le monde - s’apprête à envahir les librairies. Cinq questions que vous vous posez sur le tome 4, intitulé Ce qui ne me tue pas.

1. La suite de la trilogie a été confiée à un autre écrivain, Stieg Larsson étant décédé d’une crise cardiaque en 2004. Qui est-il ?

David Lagercrantz, romancier suédois et biographe du footballeur star Zlatan Ibrahimovic, a été chargé d’écrire la suite de Millenium par la maison d’édition Norstedts. Compte tenu du très grand succès des livres de Stieg Larsson, elle souhaitait sortir des nouveaux tomes en librairies. David Lagercrantz est un ancien journaliste. Il a couvert les faits divers pour un tabloïd suédois. Il a également écrit cinq romans et quatre essais.

2. Ce nouveau volume a-t-il été écrit à partir de notes de Stieg Larsson ?

David Lagercrantz, qui a travaillé sur le quatrième tome entre août 2013 et janvier 2015, a expliqué dans la presse avoir eu du mal à commencer. Après la mort de Stieg Larsson, sa veuve Eva Gabrielsson avait affirmé à plusieurs reprises avoir l’ébauche d’un quatrième volume que son compagnon aurait commencé quelques mois avant sa mort. Mais elle a affirmé en mars qu’elle ne l’avait plus et que « Lagercrantz a commencé de zéro ».

Dans le « journal de bord » qu’il a publié début août dans le Dagens Nyheter (et dont Le Point a publié des extraits), il raconte que son année et demie d’écriture a été très difficile. Il explique avoir connu la maniaquerie, la dépression, le doute, l’angoisse. David Lagercrantz a travaillé dans le plus grand secret. Pourtant, il se levait tous les jours 4h30 du matin et se mettait immédiatement au travail. Pour s’imprégner des personnages et du style de Stieg Larsson, il a lu sa trilogie à plusieurs reprises. Il était « terrifié à l’idée de ne pas rendre justice » au personnage Lisbeth Salander. Il lui a fallu un mois pour la faire apparaître dans le récit. « Je crois n’avoir jamais été aussi obsédé. Les personnages vivent en moi jour et nuit », a-t-il indiqué dans son journal.

3. Que raconte le tome 4 ?

Le livre d’environ 500 pages poursuit les aventures de Lisbeth Salander, ex-pirate informatique rebelle devenue détective, et du journaliste Mikael Blomkvist, qui dans les trois premiers tomes résolvent une vieille énigme criminelle. Personne n’a pu lire Ce qui ne me tue pas avant ce jeudi, pas même les journalistes (ce qui vaut à David Lagercrantz un boycott de plusieurs médias). Très peu de détails ont été divulgués sur l’intrigue de ce nouveau tome de Millenium. En avril dernier, son éditeur avait seulement fait savoir que la NSA et l’intelligence artificielle feraient partie de la nouvelle histoire.

« Un soir le professeur Frans Balder, une autorité au sein de la recherche sur l’intelligence artificielle, appelle Mikael Blomkvist. Balder dit être en possession d’informations propres à changer la face du monde sur les services de renseignement américains », a écrit sur son site Internet la maison d’édition Nordstedts. « Il est de plus en contact avec une jeune pirate informatique surdouée, qui présente quelque ressemblance avec une personne que Blomkvist connaît bien. Mikael Blomkvist commence à espérer le scoop dont lui et Millenium auraient besoin. »

4. Que pense la veuve de Stieg Larsson du nouveau livre ?

Le projet s’est attiré des critiques. Les plus virulentes viennent de la veuve de Stieg Larsson, Eva Gabrielsson. Celle qui fut, trente-deux ans durant, la compagne de l’écrivain, désapprouve complètement ce nouveau tome. Elle a affirmé qu’il s’agissait d’une « histoire d’argent » et que le choix du nouvel auteur était « complètement idiot ». Eva Gabrielsson a souligné que David Lagercrantz, issu d’une famille aisée de Stockholm, n’avait aucun point commun avec Stieg Larsson, journaliste militant engagé à gauche et dans la lutte contre les extrémismes.

Jamais elle n’achètera son livre. « On dit que les héros doivent continuer à vivre. Mais c’est des conneries, parce qu’en fait, c’est une histoire d’argent. On a une maison d’édition qui a besoin d’argent et un écrivain qui n’a rien d’autre à écrire que de copier les autres », s’était-elle emportée en mars dernier.

5. Pourquoi Eva Gabrielsson n’a-t-elle pas eu son mot à dire ?

La veuve de Stieg Larsson s’est battue des années pour le droit de gérer son œuvre. Mais elle a dû renoncer. Ils n’étaient pas mariés et l’écrivain n’avait pris aucune disposition testamentaire pour la protéger, ne pouvant présager ni son décès soudain ni le succès planétaire de Millenium. A sa mort, ce sont ses héritiers, son frère et son père, qui en sont devenus gestionnaires. Eva Gabrielsson affirme n’avoir jamais trouvé d’accord avec eux et a déploré : « La famille de Stieg, ils sont trop faibles, ils ne protègent pas son œuvre et puis maintenant, il n’y a plus rien à protéger. »