E-SPORTVIDEO. ESWC 2015 «Call of Duty»: L'équipe française Millenium contre de redoutables Américains

VIDEO. ESWC 2015 «Call of Duty»: L'équipe française Millenium contre de redoutables Américains

E-SPORTLes meilleures équipes sur «Call of Duty Advanced Warfare» vont s'affronter ce week-end au Zenith de Paris...
Joel Metreau

Joel Metreau

«On est tombé dans le pool de la mort», soupire Corentin Gotaga» Houssein, 21 ans, joueur de l’équipe française Millenium. A quelques jours de la finale de l’ESWC Call of Duty Advanced Warfare, qui se tient les 2 et 3 mai au Zenith de Paris, pas question de laisser tomber les doigts. Lors de ce tournoi d’e-sport (sport électronique) sur le jeu de tir militaire, Millenium va devoir faire ses preuves face aux redoutables équipes américaines que sont Denial et OpTic. Particularité des Millenium, elle compte deux frères: Gotaga et son cadet Ronan Houssein, âgé de 16 ans, «Carbon» de son nom de scène.

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Millenium, ce n’est pas seulement une équipe, mais une véritable structure d’e-sport, qui concourt sur plusieurs jeux: League of Legends, Starcraft 2, pour ne citer qu’eux. C’est aussi un site: millenium.org, le quatrième d’actualité de jeu vidéo le plus consulté en France, racheté début 2015 par le groupe Webedia (Allociné, jeuxvideo.com, purepeople, 750g...). A Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le groupe va créer une véritable «gaming house» où les joueurs pourront venir s’entraîner. Il est loin le temps où Millenium n’était qu’une guilde créée en 2001 sur le jeu massivement multi-joueur et en ligne Dark Age of Camelot, avant d’essaimer vers d’autres jeux.



Directeur sportif, coach, uncapitaine

Désormais Millenium possède plusieurs équipes, à la tête desquelles on trouve un vétéran du sport électronique, Rémy Chanson, 35 ans. «Mon rôle, c’est de sélectionner les joueurs, éventuellement discuter avec leurs parents, gérer les budgets, m’occuper de la logistique, explique-t-il. Le coach, lui, va vraiment aider les joueurs à définir dans le jeu les meilleures tactiques.» Il va aussi étudier les matchs des adversaires afin d’adopter les stratégies adéquates.


Il ne porte pas de brassard, pourtant, c’est bel et bien le capitaine. Jordy Mercier, 21 ans, alias «Krnage» considère qu’il a «le mauvais rôle»: «Je dois régler les problèmes de mésentente entre les joueurs, parfois prendre des décisions difficiles.» Mais ce qui l’inquiète le plus, c’est la compétition à venir ce week-end: «Cela fait trois ans qu’aucune équipe française n’a pas gagné de titre européen sur Call of Duty. On doit prouver qu’on a récupéré le niveau pour défier les Américains.» Cela fait plus d’un mois que ces Millenium, qui n’avaient jamais joué ensemble avant, s’entraînent surtout le soir, histoire de corriger des petites erreurs de stratégie.



Toujours pas de statut de joueur professionnel

En guise de motivation, pour les vainqueurs de ce tournoi, ce sont 20.000 euros qu'il y aura à se partager. «Et maintenant, je suis en contrat d'un an avec Millenium, confie Gotaga, j'ai un salaire qui tombe tous les mois.» Rémy Chanson regrette toutefois que le statut de joueur professionnel n'existe pas en France: «On a voulu proposer un contrat à un joueur coréen, mais on n'a pas pu, car joueur ce n'est pas un métier. Contrairement au sport, il n'existe pas de fédération.» C'est Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique, qui est en charge du dossier. Signe que ce statut de joueur professionnel pourrait voir le jour, elle déclarait le 25 avril dernier à Evry: «Je souhaite que l'e-sport soit davantage reconnu en France.» Car pour le public qui assistera au tournoi ESWC au Zénith, pouvoir gagner sa vie en jouant à haut niveau, cela relève de l'évidence.