«Charlie Hebdo»: Dans son livre posthume, Charb s'en prend aux militants contre l'islamophobie
ESSAI•Cette semaine, « L'Obs» publie des extraits de «Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes»...Dolores Bakela
Charb n'avait pas dit son dernier mot. Le journaliste-caricaturiste, tué lors des attentats qui ont frappé la rédaction de Charlie Hebdo, avait terminé un livre, publié par les éditions Les Echappés, comme le révèle L'Obs.
L'ancien directeur de l'hebdomadaire satirique souhaitait répondre aux accusations portées contre son équipe. Dans les extraits que dévoile L'Obs cette semaine, celui qui a libéré «la parole raciste» en France, pour Charb, se nomme Nicolas Sarkozy avec son débat sur l'identité nationale.
Il tacle les médias
Charb estime encore qu'«avoir peur de l'islam est sans doute crétin, absurde, (...) mais [que] ce n'est pas un délit». Le problème pour lui? «Le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme on lit la notice de montage d'une étagère Ikea.» Charb dirige ses piques contre les militants qui essaient d'imposer le concept d' «islamophobie», qui n'est pas un «nouvel antisémitisme». Ces militants «n'ont pas d'autre but que de pousser les victimes de racisme à s'affirmer musulmanes», avance le caricaturiste.
Il revient aussi sur les caricatures et pointe la responsabilité des médias dans la mauvaise réception des caricatures de Mahomet, car ils auraient décidé que «la republication des caricatures de Mahomet ne pouvait que déclencher la fureur des musulmans». Pour lui, ne pas pouvoir rire de tout, et même de «certains aspects de l'islam parce que les musulmans sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population», c'est de la «discrimination» exercée par «l'intellectuel bourgeois blanc "de gauche".»