ARTSLes oeuvres de Jeff Koons envahissent Paris

Les oeuvres de Jeff Koons envahissent Paris

ARTSOutre une rétrospective au Centre Pompidou, l’artiste américain Jeff Koons s’expose un peu partout dans Paris...
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

L'essentiel

  • Le Centre Pompidou a ouvert une rétrospective Jeff Koons.
  • Plusieurs enseignes parisiennes profitent de l'événement pour des opérations autour de l'artiste américain.
  • Jeff Koons lui-même juge ces opérations commerciales favorables à la diffusion de son œuvre.

Impossible d’échapper à ses Balloon Dogs. Avant de partir pour Bilbao, l’exposition rétrospective du Centre Pompidou consacrée à Jeff Koons est l’événement artistique de l’hiver parisien. En homme d’affaires averti, l’artiste américain en a profité pour nouer plusieurs partenariats avec des marques et mécènes.

Après l’opération très réussie lors de l’ouverture de sa boutique géante new-yorkaise, H&M va rééditer un sac orné du balloon dog, cette fois couleur magenta. L’objet, en édition limitée, sera vendu exclusivement dans le magasin des Champs Elysées, le 10 décembre prochain de 8h30 à 11h pour 39,99 euros.

Par ailleurs, le magazine Expo in the City organise un immense lâcher de véritables balloon dogs, petit et en baudruche donc, dans le quartier du Marais à Paris, le samedi 29 novembre à 15 heures ? Ceux qui arriveront à en attraper pourront prétendre à des lots comme des entrées gratuites pour l’exposition.

Au BHV mais pas au Louvre

Dernier exemple, le BHV expose une reproduction géante de l’œuvre Popeye sur sa façade. Le grand magasin est la propriété du groupe Galeries Lafayette qui travaille régulièrement avec Jeff Koons. L’artiste a aussi des accointances avec le concurrent des Galeries Lafayette, les magasins Printemps, dont le propriétaire Bernard Arnault est un des acheteurs réguliers d’œuvre de Jeff Koons, exposées dans sa Fondation Vuitton flambant neuve.

Certains de ses plus emblématiques Balloons devaient également être exposés au musée du Louvre début 2015, mais le célèbre musée parisien aurait finalement renoncé. Pas grave. Jeff Koons estime que les musées ne sont pas le seul vecteur de diffusion de ses œuvres.

Des œuvres partout sauf aux musées

Les événements qui voisinent avec l’exposition du Centre Pompidou ne gênent en rien Jeff Koons qui y voit un moyen de toucher un peu plus le public. Malgré les prix astronomiques de ses œuvres, Jeff Koons s’est toujours posé comme un artiste des classes moyennes, notamment les Français. «Il y a une capacité du Français moyen à ouvrir son environnement, à s’ouvrir à d’autres sensations», expliquait-il récemment.

D’ailleurs aucune des œuvres présentées au Centre n’appartienne au musée national d’art moderne. Une seule institution française, le Frac Aquitaine, possède une œuvre de jeunesse de Jeff Koons. L’artiste est aujourd’hui trop cher pour les budgets d’acquisition des musées français. «J’aimerai infiniment que le Centre Pompidou ait une œuvre de Jeff Koons, explique Bernard Blistène, commissaire de l l‘exposition et directeur du musée national d’art moderne. C’est le grand artiste qui manque à notre collection.»

Il faudrait pour cela que le Centre Pompidou bénéficie du don d’un collectionneur que Bernard Blistène juge «bien improbable.» L’Etat pourrait, pour le moins, se porter acquéreur d’un sac H&M. Comme le français moyen.