Les débuts en duo du tandem Voulzy-Souchon
MUSIQUE•Quarante ans après leur rencontre, les partenaires Alain Souchon et Laurent Voulzy sortent leur premier album commun ce lundi...Benjamin Chapon
Laurent Voulzy et Alain Souchon. Alain Souchon et Laurent Voulzy. Du haut de ses deux noms, quarante ans de musique française nous contemplent. L’un pour l’autre ou l’autre pour l’un, ils ont composé quelques-unes des plus belles chansons du répertoire. Belle île en mer, J’ai dix ans, Foule sentimentale, Allô maman bobo, Le pouvoir des fleurs…
Leur histoire de musique et d’amitié dure depuis ce jour de 1974 où un producteur au nez creux les présente. «On est devenus amis et maintenant on est quasiment de la même famille, explique Alain Souchon. Notre amitié est précieuse alors on en prend soin. On peut passer six mois sans se voir.» Pourtant, ces derniers temps, ils se sont souvent vus et s’apprêtent à partir ensemble en tournée pour défendre leur premier album en duo.
Des chansons qui vont à deux
«Pendant des années, ça ne nous était jamais venu à l’idée de faire un disque ensemble.» On écrivait l’un pour l’autre, raconte Laurent Voulzy. Admiration et bienveillance mêlées, les deux artistes se ménagent l’un l’autre. «On a hâte d’y être parce qu’on sait bien qu’on va beaucoup s’amuser. Et sans fausse modestie, on pense bien donner du plaisir aux spectateurs.» Laurent Voulzy détaille avec gourmandises les chansons qu’ils ont prévu d’interpréter. Les nouvelles et les anciennes, mais à deux voix cette fois.
«Chanter ensemble, c’est naturel sans l’être vraiment, explique Alain Souchon. Parce qu’il a fallu trouver un territoire commun, une poésie et des mots qui nous conviennent tous les deux.» On trouve pourtant peu de sujets qui les séparent. La politique peut-être. Laurent Voulzy préfère ne pas trop en parler. Ou la religion. Alain Souchon n’a pas la même approche mystique. Mais à part ça, les deux compères ne semblent pas avoir eu besoin de beaucoup d’effort pour s’entendre sur un répertoire.
Les oreilles encore bien ouvertes
«Il n’en a pas l’air mais Laurent, il travaille tout le temps, il a toujours une musique sur le feu, raconte Alain Souchon. Et puis moi, écrire des textes, je commence à avoir l’habitude.» Le disque est beau. Magnifique même. Mais l’art de la chanson, à la différence d’autres arts, ne peut se passer de l’assentiment du public. Alain Souchon et Laurent Voulzy le savent bien. «Nous sommes des amoureux de la chanson, nous aussi nous avons nos fétiches, des chansons qui racontent un moment de notre vie.»
Ils savent bien aussi que l’époque est moins propice à l’éclosion de nouvelles chansons dans le cœur des gens. «On a constaté ça bien sûr. Aujourd’hui, les oreilles écoutent tout le temps. Avant, quand on sortait une chanson, elle passait en boucle sur les trois chaînes disponibles pendant des semaines. Aujourd’hui, c’est différent.»
Des heures de ballades silencieuses
Même s’ils se connaissent par cœur, qu’ils ont partagé des heures et des heures de ballades silencieuses, Alain Souchon et Laurent Voulzy l’affirment. «Dans cette aventure-là, tout est différent. On ne domine pas la situation. Et c’est ça qui est bon.»