JEU VIDEOVIDEO. «The Evil Within»: Plus de mal que de peur dans ce survival horror

VIDEO. «The Evil Within»: Plus de mal que de peur dans ce survival horror

JEU VIDEOMalsain et glauque, «The Evil Within» s'inscrit dans la pure lignée de «Resident Evil». Normal, c’est le même créateur…
Joel Metreau

Joel Metreau

Une brigade de police est appelée en urgence pour une intervention dans un hôpital psychiatrique. Arrivée sur les lieux, elle découvre un bain de sang. Les pensionnaires et les gardiens ont tous été assassinés. Sur des écrans, reliés aux caméras de surveillance, le héros, Sebastian Castellanos, voit une force diabolique et surhumaine perpétrer ses crimes. Le détective tombe inconscient pour se réveiller dans une chambre où un boucher émince des corps humains. The Evil Within*, le nouveau cauchemar imaginé par le japonais Shinji Mikami, 49 ans, créateur de la saga «Resident Evil» commence à fond les boyaux.



Il faut bien avoir le cœur bien accroché tant les murs sont repeints à l'hémoglobine et les viscères entrelacés font des tapis visqueux. Par son ambiance totalement glauque et malsaine, The Evil Within suinte une odeur entêtante de putréfaction, auquel il est difficile de rester insensible. Dans ce jeu à la troisième personne, les munitions se font rares, les cachettes sont bienvenues et le sprint parfois l’unique moyen de sauver sa peau. Ce qui permet de jouer sur des registres variés: bourrin ou plus furtif.

Dans The Evil Within, les murs ne sont pas toujours très propres. - Bethesda

Des mécanismes de jeu trop évidents

Shinji Mikami mettait un point d’honneur à redonner ses lettres de noblesse au survival horror, mais il n’y parvient qu’à moitié. Les mécanismes du jeu apparaissent trop évidents pour maintenir perpétuellement l'angoisse: une division de l’histoire en chapitres sans pertinence, un système de sauvegarde et d’amélioration des armes qui brise le rythme de l’aventure et des boss qu’on doit parfois simplement tuer après vidé quantité de chargeurs et de ressorts à arbalète. De plus, la personnalité du héros apparaît bien fade, impossible de s’y attacher. Restent des scènes intenses, qui créent des pics de tension: renversements de perspective, où le haut et le bas s’inversent, coéquipière prise dans un piège clin d’œil à Saw, monstres invisibles.

Shinji Mikami, le créateur de The Evil Within. - Bethesda

L’action a pris le pas sur le frisson

En jouant à The Evil Within, on ne peut s’empêcher de penser à l’autre survival horror sorti il y a peu: Alien: Isolation, dont la charmante désuétude se confondait avec l'époque du film auquel il faisait référence. Pour une nouvelle franchise, The Evil Within plonge directement ses racines dans les derniers Resident Evil, où l’action a pris le pas sur le frisson.

En jouant à The Evil Within, on ne peut s’empêcher de penser à P.T., l’incroyable et terrifiant jeu démo conçu par Hideo Kojima avec Guillermo del Toro en prélude au prochain Silent Hill. The Evil Within donne à voir ce qu'on attend: morts-vivants, maisons délabrées, miroirs magiques, chaise électrique, moisissures du plafond au plancher, créatures déformées, cruauté gratuite… P.T., en quelques minutes, laissait au joueur suffisamment d'espaces et d'interrogations pour instiller la folie. Suggérer, plutôt que tout montrer. C'est vrai, The Evil Within se repose tranquillement sur les lauriers de ses prédécesseurs. Mais il est loin de nous dégoûter d’en vouloir en gore.

*Sur PC, Xbox 360, Xbox One, PlayStation3 et PlayStation 4

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