VOS QUESTIONSPhilippe Gildas: «Nous avions une obligation d’originalité»

Philippe Gildas: «Nous avions une obligation d’originalité»

VOS QUESTIONSLe journaliste vous a répondu...
Cédric Garrofé

Cédric Garrofé

Merci à vous les spectateurs, de 7 à 77 ans, c’est vous qui avez fait le succès de NPA. Voilà pourquoi je voulais publier ce livre pour partager avec vous une fois encore tous ces bons moments.

Fred: Si tu devais évoquer un seul souvenir, moment marquant de toute ta carrière, ce serait lequel et pourquoi?

Impossible, il y en a trop: en vrac, quand je suis devenu le père de Didier l’embrouille, ou quand j’ai remplacé Bellemare à la Tête et des Jambes, ou encore quand je pilotais Dieuleveut à la Chasse au trésor, ou le premier jour de NPA, donc avec les Nuls.

Mais chaque émission était pour moi un événement et un grand plaisir, parfois avec une petite colère à la sortie quand il y avait eu un couac. C’était rare.

Amarin: Un mot sur Antoine de Caunes qui t'a un peu remplacé, même si NPA n'est pas le Grand Journal? Tu le trouves comment dans ce rôle?

Il est très gonflé car on attend toujours plus de lui alors que le cadre a changé. Exemple, dans NPA on chassait tout ce qui existait ailleurs, seule exception un mini journal et une météo marrante. Mais il n’y avait pas de politique.

La première partie du Grand Journal n’est pas faîte à priori pour lui, Denisot l’a créé et la gérait génialement. Antoine comme par le passé s’amuse évidemment plus dans la troisième partie avec ses invités musicos, cinéma, etc…

Julie: Quand vous avez lancé NPA en 1987, l'esprit totalement dingue était décalée avec l'époque non? On ne vous jamais traité de fou?

D’autant moins, qu’on me connaissait comme ancien présentateur du JT de la Une, ou pendant cinq ans de la matinale d’Europe 1. Donc un mec sérieux, ce qui n’empêchait pas de s’amuser. Les Nuls m’ont beaucoup aidé dans ma mutation !

Jean23: Si vous deviez dire un truc à Antoine de Caunes, là maintenant, ce serait quoi? Et à José Garcia? Ca restera entre nous...

Amuse-toi encore plus!

bernieshoot: Les générations du début de la télévision comparaient les nouvelles émissions à 36 chandelles animée par Jean Nohain. Vous êtes l'un de ses fils spirituels?

Pas du tout. Du vivant de Jean Nohain je n’avais pas la télévision. Je l’ai acheté pour mes enfants, à noël 1967.

Hervé: Présider Canal+, cela ne vous aurait jamais tenté? Que retenez-vous de votre expérience à Itélé?

Président ne m’a jamais intéressé et quand je l’ai été comme à iTélé, je n’étais pas responsable des programmes mais des finances.

D.: Qu’est-ce qui a changé entre la TV des années 80 et celle de 2014?

J’ai trente ans de plus!

Plus sérieusement, quand Canal+ est né, en 1984, puis NPA en 1987, il n’y avait face à nous que cinq grandes chaînes traditionnelles. Aucune ne croyait à la formule «Entertainement» et ne nous a donc opposé que des jeux traditionnels ou de brèves émissions musicales.

Nous avons vraiment profité du vide. Aujourd’hui, il y a une multitude de télévisions, de radios, de réseaux sociaux, etc. Donc beaucoup de concurrence, d’ailleurs je trouve qu’on est sévère en répétant «C’est moins bien qu’avant» parce que c’est faux, notamment pour le Grand Journal qui n’est pas l’héritage de Gildas mais celui de Denisot, une très belle émission d’ailleurs, certes très différente de ce que nous faisions il y a vingt ans.

Hervé: L'esprit canal, il existe vraiment toujours autant selon toi?

Je ne sais toujours pas s’il y a vraiment eu un esprit Canal. En tout cas, ce n’est pas ce que personnellement j’ai recherché.

Ce qui est vrai, c’est que nous avions une obligation d’originalité et si possible de talents parce que nous avons très vite découvert que le fait d’être une télévision payante, nous obligeait vis-à-vis des abonnés à être toujours créatifs et originaux, et même surprenants.

Je sais bien que NPA était en clair, et nos téléspectateurs - sans être abonnés - ont profité des exigences des payants.

Disons que c’est ça qui a donné l’impression d’un esprit Canal.

Julie: La gamelle de José Garcia déguisé en Simone Claude à Cannes, quand il tombe à l'eau, c'est l'un de vos plus meilleurs moments? Franchement il a fait exprès de tomber à l'eau, non?!

Après coup, oui! Mais j’ai eu peur car cette glissade n’était évidemment pas prévue. Comme d’hab, c’est ce farceur d’Antoine qui a repoussé la barque de José au moment où il accostait. Tombé dans l’eau, il a glissé sur le plancher du plateau et s’est tout de même fait une petite entorse!

Mais le pire de sa soirée, c’est quand il s’est jeté dans la foule à la fin de l’émission: il nous a raconté après qu’il a eu une grave séance de tripotage!

Je sais qu'un DVD sur le meilleur de De Caunes Garcia est sorti. Pourquoi un livre?

Tout simplement parce que le DVD déjà sorti montre tous les personnages d’Antoine. Et donc, les principales scènes des huit dernières années de NPA.

En revanche, dans le livre que je viens de sortir on trouve 500 photos qui sont là pour rappeler aux fans de 7 à 77 ans toute la diversité de l’émission. Chacun de nous peut rêver sans précipitation sur ses émissions préférées.

On y trouve donc le meilleur des Nuls, vedettes de la première de la première année, mais aussi les inventions délirantes de Bonaldi, toute une sélection d’invités.

Bien entendu, la moitié des illustrations sont là pour les personnages d’ADC et José Garcia. Ca n’est pas une histoire chronologique de l’émission, ça permet à chaque lecteur de comprendre comment s’est construit année après année NPA.

Patrick: Regardez-vous encore Canal+? Si oui, quels sont vos programmes préférés?

Le Grand Journal bien sûr, moins pour la partie politique que pour les Guignols et les invités d’ADC, surtout en musique comme U2 hier.

Luc: Bonjour Philippe. Que faites-vous maintenant de vos journées? Avez-vous arrêté la télévision totalement?

Je n’ai pas totalement arrêté la télévision, enfin presque. En fait, je fais beaucoup de remplacements à droite ou à gauche, quand tout à coup il y a trou dans les invités.

Sinon, plus d’émissions régulières. Encore que, je suis de temps en temps sur Face à la bande, l’émission de Michalak sur France 2.

Sissi: Si vous deviez citer un souvenir de NPA, ce serait lequel?

N’importe quelle émission avec le Fou d’Amsterdam, Jango Edwards, qui venait pour démolir le plateau! La dernière, tout le monde l’a vu, j’avais essayé de me cacher dans un sac plastique, mais j’ai oublié de faire un trou dans le fond du sac. Et Jango plus Antoine de Caunes, plus José Garcia, j’ai fini dans 50 kilos de détritus.

Si vous préférez des émissions moins «hard», toutes celles où Antoine apparaissait déguisé, Bomba, Pine d'huîtres, etc...

Luc: Bonjour Philippe. Que faites-vous maintenant de vos journées? Avez-vous arrêté la télévision totalement?

Je n’ai pas totalement arrêté la télévision, enfin presque. En fait, je fais beaucoup de remplacements à droite ou à gauche, quand tout à coup il y a trou dans les invités. Sinon, plus d’émissions régulières. Encore que, je suis de temps en temps sur Face à la bande, l’émission de Michalak sur France 2.

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Présentation du chat:

Pour les 30 ans de Canal+ et la sortie du livre Nos années Nulle part ailleurs (Flammarion), Philippe Gildas sera l'invité de la rédaction de 20 Minutes mercredi dès 15h pour répondre à vos questions.

L'occasion d'évoquer avec le présentateur télé la formidable épopée du talk show ancêtre du Grand Journal, qui a notamment révélé Antoine de Caunes, José Garcia, Omar, Fred ou toute l'équipe des Nuls.