MUSIQUEThe Dø change de gamme

The Dø change de gamme

MUSIQUELe duo The Dø sort un troisième album aux sonorités électroniques…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

L’histoire de Shake, Shook, Shaken, troisième album de The Dø, a un peu commencé aux Etats-Unis.

Olivia Merihalti et Dan Levy s’y sont retrouvés en tête à tête sur scène lors d’une tournée aux Etats-Unis. Pour remplacer la pléthore d’instruments qu’ils ont l’habitude d’utiliser, claviers et ordinateurs ont fait leur apparition sur scène. «On a commencé à travailler avec des sons de boîtes à rythmes. Ce sont des sons que l’on recherchait sur scène et qu’on ne connaissait pas avant.»

De retour en France, le duo a commencé à travailler, «assez naturellement», sur son troisième album avec pour dogme de n’utiliser que des plug-ins basiques. «Il n’y a pas eu de décision radicale, analyse Dan. Mais on avait un souci de rupture, de commencer à zéro et la volonté de faire quelque chose d’aujourd’hui, avec ce qu’on a sous le coude. Tout le monde n’a pas un clavecin ou une armée de cuivres sous la main.»

Des sons sans Histoire

Amoureux des instruments et des sons depuis toujours, The Dø a voulu donner sa chance à des sonorités mal-aimées. «On voulait rendre attirant les sons d’usine et les utiliser dans un format chanson», explique Olivia. «Et donner une vie à ces instruments qui n’ont pas d’Histoire», prolonge Dan.

Le duo ne cache pas ses envies de se renouveler et de changer des méthodes de travail éprouvées: «On ne veut pas être dans l’imitation, y compris de nous-mêmes.»

Le label The Dø

Pour autant, comme toujours dans la carrière sans faute du duo, la qualité des chansons est le seul vrai préalable. «Une chanson forte peut s’habiller de n’importe quelle manière, confirme Dan. La preuve apparaît sur scène quand les chansons tiennent debout dans le plus simple appareil.»

Celles de Shake, Shook, Shaken, si elles lorgnent effectivement du côté de l’électro épique, sont immédiatement identifiables comme des œuvres de The Dø, label de haute qualité depuis six ans maintenant.

Duo à deux voix

Alors qu’ils racontent la genèse de cet album, Olivia et Dan se contredisent souvent. Calmement. «On n’est pas souvent d’accord, c’est ce qui fait notre identité. Ce n’est pas mis en scène mais ce n’est pas anodin non plus.»

Sans que l’on ose leur demander s’ils forment un couple, ils emploient d’eux-mêmes la formule «pour le meilleur et pour le pire» pour définir leur relation. «The Do nous permet d’aller chercher le meilleur de l’un et de l’autre. C’est notre moteur», raconte Olivia. «Avec d’autres personnes, je n‘ai pas cette force, cette énergie», remarque Dan.

«Le meilleur est à venir»

Pour Olivia, «si un jour on perd cette magie entre nous, notre duo n’aura plus de raison d’être». Mais Dan est optimiste: «A chaque fois que je travaille avec Olivia, je me dis que le meilleur est à venir.»

The Dø défie tous les pronostics depuis A Mouthful, son premier album de 2008. Après avoir évité la crise du deuxième album avec le brillant Both Ways Opens Jaws en 2011, le duo sort, encore, son meilleur album.