MUSIQUECascadeur embarque pour un nouveau looping

Cascadeur embarque pour un nouveau looping

MUSIQUELe pianiste et chanteur masqué sort un deuxième album, Ghost Surfer…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Parfois, il porte un casque blanc à visière noire et étoile rouge, un peu démesuré. Et parfois il porte un masque de lutteur mexicain qui, eu égard à sa petite taille, ne lui donne pas franchement l’air féroce.

«J’aime l’idée de super héros de pacotille que procure le masque de luchador, explique Alexandre Longo, le musicien et chanteur caché derrière Cascadeur. Le casque implique la notion de risque que je ressens prendre quand je monte sur scène.»

Protège oreille


Quelque soit l’avatar derrière lequel il se présente, Cascadeur n’aura bientôt plus besoin de faire les présentations. Après un premier album «Human Octopus» qui avait séduit les oreilles attentives à sa pop délicate, Cascadeur s’apprête à conquérir le pays tout entier avec «Ghost Surfer».

A moins de porter un casque antibruit, on ne peut qu’être immédiatement séduit par les mélodies oniriques – du doux rêve sensuel au cauchemar tortueux – de Cascadeur.

Assurance succès


Le chemin parcouru par le musicien témoigne que, dans cette industrie malade mais prétendument en rémission, les cas particulier sont la règle. «Je m’étais fait une raison que personne n’entendrait jamais ma musique à part mes amis», raconte Alexandre Longo.

C’est au Chantier des Francos, en 2008, à La Rochelle, que tout s’est débloqué. C’est là aussi qu’il prend la décision de porter un casque sur scène. Quelques bonnes rencontres et une victoire au concours des Inrocks font le reste.

Cascades collectives


«Signé» par un des très gros labels d’Universal, Cascadeur n’a pourtant rien d’une grosse machine. Longtemps, Alexandre Longo a fait de la musique en solitaire. Et même si une chorale d’enfants l’accompagne sur certains titres de son premier album, «Ghost Surfer» est sa première aventure véritablement collective.

«C’est l’avantage du nom Cascadeur. Je peux y ranger plusieurs personnes. Cascadeur, ce n’est pas moi.» Le trompettiste Médéric Collignon, la soprano Anne-Catherine Gillet, le pianiste arménien inclassable Tigran Hamasyan ont participé à l’album.

SOS Fantôme


Outre ses musiciens, Cascadeur a demandé à Christophe de chanter sur un titre. «J’aime beaucoup le personnage de Christophe, ce qu’il porte avec lui, cette dimension très nocturne, fantomatique. Et j’avais cette chanson que je ne voulais pas chanter moi-même.»

«On ne s’est presque pas vu, il a enregistré sa voix de son côté. Il est passé au studio, une nuit. C’est un moment… étonnant. Il a donné son avis et a tenu à changer quelques petites choses.»

Des voisins et des amis


Autre participant à distance, Stuart Staples, chanteur des mythiques Tindersticks, est pourtant un quasi voisin. L’ex-Londonien habite désormais la Creuse. «On partage un goût pour les vieux claviers analogiques. C’est rassurant d’avoir tous ses instruments chez soi», explique Cascadeur, qui dans son appartement sous les toits, à Metz, s’est construit un studio confortable.

Le chanteur a aussi accueilli ses amis de Midlake. «L’un des membres du groupe venait de partir. Ils étaient un peu chamboulés. On a beaucoup parlé de la notion d’identité d’un groupe. Que devient-elle quand un des membres s’en va? Ça m’a fait réfléchir.»

Ça chauffe sous le casque


La nouvelle dimension prise par Alexandre Longo dans ce second opus tient justement à l’identité mieux affirmée de Cascadeur. «Cascadeur n’est pas qu’un nom derrière lequel je me cache, ou un concept ou un simple vecteur. C’est plus compliqué que ça, je m’en rends compte quand je dois répondre à des interviews

«Réaliser un album, c’est parfois compliqué, ça demande beaucoup de temps, de travail, d’efforts, de concentration. Mais je voulais faire tout cela à mon rythme, dans le calme. Ça m’a permis de réfléchir à ce que je faisais.»