Etienne Daho, les chansons de la grâce jamais perdue
MUSIQUE•Le chanteur a subi une péritonite et des complications cet été mais revient avec un dixième album et une tournée en prévision...Benjamin Chapon
Depuis sa victoire de la Musique en 2008, pour l'album «L'invitation», Etienne Daho est devenu, à son corps défendant, un parrain de la jeune chanson française. Entre Aline, Lescop et Granville, on ne compte plus les groupes qui ont dressé à Etienne Daho une statue du commandeur.
Mais voilà, Etienne Daho n'est pas mort. Même s'il convient d'avoir frôlé cet été. «Je l'ai pris comme un rappel à la réalité, au respect de la vie», explique-t-il dans une interview à Télérama. Bel et bien vivant, Etienne Daho sort aujourd'hui un dixième album qui célèbre la vie en noir et blanc, intense et fragile, magique et routinière. Avec Les chansons de l'innocence retrouvée, il démontre que sa musique, aussi codifiée soit-elle, est trop ample pour les carcans. Bien sûr on y danse, comme jamais sur un album de Daho. Bien sûr le fond des airs est sombre, et profond. Et évidemment, le savoir-faire pop avec flûtes et violons est affûté. Mais il y a plus que tout cela dans cet album. Un supplément d'âme.
«Qualité française»
La production, internationale, avec des enregistrements entre Londres (les studios Abbey Road), New York et Paris, réunit Richard Woodcraft, ingénieur en vogue, et Jean-Louis Pierot, artisan de plusieurs albums certifiés «qualité française» de Bashung à Thiéfaine.
Le génie de Daho est de naviguer ainsi, depuis deux décennies, dans les eaux qui séparent les deux continents musicaux que sont la chanson et la pop. Heureux sur cet océan tumultueux qu'il a dompté, le moussaillon devenu capitaine n%u2019a toujours pas décidé d'émettre pied à terre.