CULTUREBanksy assassine le nouveau World Trade Center dans une tribune refusée par le «New York Times»

Banksy assassine le nouveau World Trade Center dans une tribune refusée par le «New York Times»

CULTURELe street-artist encore en «résidence» pour quelques jours à New York a publié sur son site une tribune dans laquelle il explique en quoi le «One World Trade Center» est pour lui «la plus grande agression visuelle» de New York. Devant les graffitis, bien sûr…
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

«La plus grande agression visuelle à New York, ce n’est pas les graffitis, juge Banksy, mais ce qui se construit à Ground Zero». Ce titre, le street-artist Banksy a pu le choisir lui-même, puisque la tribune, envoyée au New York Times, ne paraîtra pas. Dimanche, Banksy l’a donc publiée sur son site en précisant que le quotidien avait «refusé de publier» ce qu’il avait soumis. Etonnamment, c’est vrai: une porte-parole du journal a confirmé à la version new-yorkaise de Metro que l’artiste avait bien envoyé le texte.

«Un désastre. Non, les désastres sont intéressants»

Pourtant, il le disait «en ami», commence-t-il dans la tribune, «avec le point de vue d’un touriste qui vient de passer quelques semaines à New York»: «Il faut que vous fassiez quelque chose» pour le One World Trade Center, la tour en construction à la place des tours jumelles détruites dans l’attentat du 11 septembre 2001. Un «désastre», juge-t-il. «Non, les désastres sont intéressants. Le One World Trade Center est un non-événement. C’est de la vanille. On dirait un truc construit au Canada.»

La tour, «104 étages de compromis», qui «manque de confiance en elle», lui «rappelle un gamin très grand qui dans une soirée baisse bizarrement ses épaules pour ne pas se démarquer des autres. C’est la première fois que je vois un gratte-ciel timide («shy skyscraper», ndlr)», poursuit-il.

Il va même jusqu’à voir le One World Trade Centre «comme une trahison des victimes de l’attentat, parce qu’il proclame très clairement que les terroristes ont gagné. Ces dix hommes nous ont condamnés à vivre dans un monde plus médiocre que celui qu’ils ont attaqué».

«Nous sommes à New York pour son audace. Le One World Trade n’en a aucune», conclut-il. L’artiste en voudrait-il à la ville qui peste, à propos de sa performance, «Les graffitis dégradent les propriétés, c'est un signe de décadence et de perte de contrôle», jusqu’à l’interdire, la semaine dernière, de créer une de ses œuvres?