Chaque livre de Stephen King est un événement puisqu'il s'écoule par millions dans le monde. Son dernier roman, Docteur Sleep (Albin Michel, 25 euros), l'est davantage encore, puisqu'il s'agit de la suite que l'auteur américain de 66 ans offre à Shining. La renommée de son troisième roman, écrit en 1977, a été prolongée par son adaptation spectaculaire au cinéma par Stanley Kubrick. Après 22/11/63, voyage temporel et amoureux en empêchant l'assassinat de J.F. Kennedy, et le roman noir Joyland, Stephen King souhaitait revenir à ses premiers cauchemars,le domaine de l'épouvante.
Danny Torrance, de l'enfance à l'âge adulte
Une bonne première partie
Se déroulant sur plusieurs années, la première partie du roman, avant la rencontre physique entre les deux héros, est indubitablement la meilleure et la plus riche en émotions. Dure et acérée, elle raconte comment Danny Torrance tente de vivre avec ses blessures. Comment il tente de maîtriser son don pour ne pas se laisser envahir par les visions macabres. Incapable de s'intégrer à la société, il va finir par trouver un semblant de paix dans un hospice, où sa présence réconforte les mourants dans leur passage de vie à trépas. Le va-et-vient, dans ces chapitres, entre la solitude des deux protagonistes, Danny accablé par son passé, Abra dont les parents constatent qu'elle n'est pas une fille ordinaire, exhale une mélancolie poignante.
Effrayante addiction à l'alcool
L'addiction à l'alcool de Danny Torrance est imprégnée d'une sensation de souffrance bien plus terrifiante que tout le reste du livre, qui ne provoque pas de frissons. Stephen King se cantonne davantage au roman fantastique, où les phénomènes paranormaux conviés s'appellent télékinésie et télépathie. On est assez loin du roman d'horreur, avec cauchemars et hémoglobine, qui susciterait le malaise. D'ailleurs, la seconde partie, resserrée dans le temps, qui s'attache à l'affrontement entre Abra et Danny et le Noeud vrai est plus convenue, jusqu'à un dénouement sans surprise. Au final,
Docteur Sleep se révèle un
roman honnête de Stephen King, qu'on ne comptera pas parmi ses chefs-d'oeuvre. Mais il s'appuie toujours sur un sens solide du récit et de l'empathie, dont
l'auteur pourra donner quelques secrets de fabrication lors de sa venue en France, à la mi-novembre.
l'auteur pourra donner quelques secrets de fabrication lors de sa venue en France, à la mi-novembreL'addiction à l'alcool de Danny Torrance est imprégnée d'une sensation de souffrance bien plus terrifiante que tout le reste du livre, qui ne provoque pas de frissons. Stephen King se cantonne davantage au roman fantastique, où les phénomènes paranormaux conviés s'appellent télékinésie et télépathie. On est assez loin du roman d'horreur, avec cauchemars et hémoglobine, qui susciterait le malaise. D'ailleurs, la seconde partie, resserrée dans le temps, qui s'attache à l'affrontement entre Abra et Danny et le Noeud vrai est plus convenue, jusqu'à un dénouement sans surprise. Au final,
Docteur Sleep se révèle un roman honnête de Stephen King, qu'on ne comptera pas parmi ses chefs-d'oeuvre. Mais il s'appuie toujours sur un sens solide du récit et de l'empathie, dont
l'auteur pourra donner quelques secrets de fabrication lors de sa venue en France, à la mi-novembre.