A Lyon, le festival Lumière a crevé l'écran grâce à Tarantino
CINEMA•La venue du réalisateur de «Pulp Fiction» et «Inglourious Basterds», lauréat de cette 5e édition, a dynamisé l'événement qui s'est achevé dimanche...A Lyon, Caroline Girardon
Bertrand Tavernier ne veut pas s'emballer. «On ne peut pas balayer quatre ans en une minute, prévient le président de l'Institut Lumière de Lyon. Le culte du présent est contraire à notre festival, qui tend à montrer que le passé existe.» Pourtant, sans faire injure aux années précédentes, le millésime 2013 du festival Lumière (14-20 octobre) a crevé l'écran. Et la venue de Quentin Tarantino n'y est pas étrangère. Humble, disponible, le sourire accroché en permanence aux lèvres et le rire facile, le réalisateur de Django Unchained a électrisé la ville. Plongeant toute la semaine dans les salles obscures lyonnaises, il a ainsi donné une autre dimension à l'événement.
Ouverture du 5e Festival Lumière abec Belmondo... par 20Minutes
Plus fort que Clint Eastwood
«C'est la première année où le festival est incarné à ce point par le Prix Lumière (lire ci-dessous), relève Lucie, qui a suivi le festival depuis sa création. Même lorsque Clint Eastwood [lauréat de la première édition en 2009] est venu, il n'y avait pas eu un tel engouement. Et pourtant, c'était Clint Eastwood.» Il faut que dire que Tarantino ne s'est pas économisé. Cinéphile, collectionneur de pellicules 35 mm, l'Américain a emmené dans ses bagages ses propres bobines afin de les partager avec le public. Un public qu'il n'a eu cesse de surprendre, comme lorsqu'il a surgi au bras d'Uma Thurman pendant l'une des projections de Pulp Fiction, improvisant tous deux une danse endiablée devant les spectateurs.
Des jeunes passionnés par les «vieux» films
«Il rassemble un public très large qui va de ceux qui ont grandi avec Reservoir Dogs aux jeunes», poursuit Lucie. «C'est vrai qu'il y a eu un effet Tarantino, admet le festival Lumière sans avancer de chiffres. On a vu beaucoup de jeunes cette année, venir voir de très vieux films.» De là à dire que l'intéressé a mis la barre haute pour les prochaines éditions ? «Non, on arrête là (rires), plaisante Thierry Frémeaux, le directeur du festival. On verra, on ne sait pas encore comment on va aborder la suite...»