TELEVISION«Masters of Sex» trouve le point G télévisuel

«Masters of Sex» trouve le point G télévisuel

TELEVISIONLa meilleure série américaine de la rentrée est diffusée ce vendredi soir à 20h40 sur OCS City...
Philippe Berry

Philippe Berry

Dans l'Amérique puritaine des années 50, le sexe ne fait pas encore vendre. Au mieux, il dérange. Au pire, il fait peur. «William Masters et Virginia Johnson ont entamé une révolution en adoptant une approche médicale pour mieux comprendre la sexualité et ses troubles», confie Thomas Maier, auteur d'une biographie du duo (*) adaptée par Showtime. De loin, la série américaine la plus ambitieuse de la rentrée.

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Proposée par OCS City en VOST seulement dix jours après sa diffusion US, «Master of Sex» marche déjà dans les pas de géant de «Mad Men» avec une esthétique vintage léchée et des personnages complexes. William Masters, le gynécologue superstar incarné par Michael Sheen, et Victoria Johnson, sa secrétaire, doivent d'abord se cacher pour mener une étude semi-clandestine que l'hôpital refuse de cautionner. Masters paie notamment des prostituées pour étudier la réponse physiologique à diverses stimulations sexuelles, avant de passer à des volontaires anonymes.

«Ne pas tomber dans le racolage»

Son étude, qui commence à l'hôpital et se poursuit dans un bordel, fait des vagues. Le chef de la police ferme cependant les yeux car Masters a aidé son couple à avoir des enfants. L’évêque de la paroisse, de son côté, est «soulagé que la médecine déleste les prêtres de leur rôle inconfortable de conseiller sexuel», sourit Maier.

La série est fidèle à «75% à la réalité», estime l'auteur, qui a officié comme consultant. «Il s'agit cependant d'un drama et pas d'un documentaire», souligne-t-il. «La priorité en abordant un sujet comme le sexe, c'était de trouver le ton juste, de ne pas tomber dans le racolage, et d'être fidèle aux personnages.»

La relation entre Masters et Johnson, qui démarre sur un pied d'inégalité, sert de clé de voûte à la série. Elle est le yang à son yin. Lui «avait le savoir académique, elle, l'intelligence émotionnelle», dit Maier. Comme lorsque Michael Sheen découvre, éberlué, qu'une femme est capable de simuler un orgasme, sans vraiment comprendre pourquoi. La science, même moderne, n'a pas toutes les réponses.

(*) Masters of Sex: The Life and Times of William Masters and Virginia Johnson, the Couple Who Taught America How to Love (VO uniquement, chez Basic Books)