INTERVIEWArctic Monkeys: «On ne veut pas devenir un groupe de rock indé ennuyeux»

Arctic Monkeys: «On ne veut pas devenir un groupe de rock indé ennuyeux»

INTERVIEWLe groupe de rock sort son cinquième album ce lundi, sobrement intitulé «AM». «20 Minutes» a rencontré Alex Turner, chanteur-compositeur, et Matt Helders, batteur…
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

Deux jours après la fin de l’enregistrement de «AM» en mai, les Arctic Monkeys, plutôt décontractés, ont fait un passage éclair à Paris, incognito. Le temps de boire des coups avec les Queens of the Stone Age, de passage dans la capitale, et de glisser deux mots à quelques journalistes sur leurs nouveaux morceaux autour d’un café. 20 Minutes a rencontré deux membres de la formation britannique, Alex Turner et Matt Helders.

A la première écoute de votre album, on est assez surpris. Vos chansons sont de plus en plus calmes… Qu’est-ce qui vous est arrivé?

Alex Turner: C’est vrai que nos chansons sont un peu plus lentes sur ce disque. Il y a plus de «groove». On voulait essayer des choses nouvelles. Mais la batterie et la basse sont plus importantes. J’aime la façon dont la batterie vient frapper, comme sur une musique hip hop.

Matt Helders: Ca manque peut-être d’un peu de punch, mais nos titres sont plus forts qu’avant je trouve.

Vous vouliez à tout prix faire quelque chose de très différent?

Alex Turner: Absolument. On ne veut pas devenir un groupe de rock indé ennuyeux.

Où avez-vous puisé l’inspiration pour ces nouvelles chansons?

Alex Turner: Nous avons composé la chanson «R U mine» l’an dernier, lorsque nous étions encore en tournée. Elle a fini, par accident, avec des chœurs un peu style opéra. Matt prend une voix assez haute. Ca nous a plu. On s’est dit qu’on pourrait s’en inspirer pour un prochain album. On avait aussi en tête des morceaux rock des années 70, Black Sabbath, Captain Beyond… Et pour les paroles, comme d’habitude, les filles (sourire)…

Comment composez-vous?

Alex Turner: J’ai besoin de me retrouver seul. Il arrive aussi qu’on enregistre des démos comme ça pour voir. Le groupe joue le même groove pendant cinq minutes. Je m’assois et je m’amuse à inventer des trucs. Ce n’est pas toujours très bon (rires). Mais je réécoute tout ça et je peaufine.

Vous avez à nouveau collaboré avec Josh Homme de Queens of the stone age pour cet album?

Matt Helders: Oui. Il chante même sur une chanson, et fait les chœurs sur une autre.

Vous êtes très proches de lui?

Alex Turner: Complètement. On se comprend et je pense qu’il y a une espèce d’admiration mutuelle.

Matt Helders: On était avec lui hier soir, on a bu quelques shots de Tequila ensemble.

Vous pourriez jouer ensemble sur scène?

Alex Turner: Peut-être, mais il y a un souci: il me ferait passer pour un nabot! Il faudrait que je monte sur quelque chose pour être à sa taille (grimaces).

Ca vous éclate encore les concerts ou c’est toujours la même chose?

Matt Helders: On aime toujours ça, et là ça change un peu de ce qu’on faisait avant. On fait plus attention à ce à quoi les concerts vont ressembler, on va avoir un claviériste en renfort et puis les nouvelles chansons, c’est excitant.

Etes-vous parfois encore nerveux avant de monter sur scène?

Alex Turner: Oui, ça arrive. Quand on a joué pour la cérémonie des Jeux olympiques l’an dernier, j’étais terrifié. Et même quand vous êtes sur une autre scène, vous débarquez devant tous ces gens. C’est pas quelque chose de naturel d’être dans cette situation, avec toute cette foule en train de vous fixer. C’est un endroit très étrange, la scène.

De quoi avez-vous besoin pour vous sentir mieux?

Alex Turner: Juste un peu de temps je pense... On m’envoie beaucoup de soutien-gorge en concert. Du coup on s’y attend à chaque fois maintenant. Si on n’en reçoit pas sur scène, on est tenté de penser qu’on a foiré quelque chose (rires).

Matt Helders: Quand on en reçoit au moins un c’est que notre concert n’était pas trop mal!

Découvrez un des nouveaux titres du groupe, Do I wanna know: