Dix ans après, Le Rijks a un siècle d'avance
prachtig*Benjamin Chapon
Imaginez que le musée du Louvre ferme pour travaux et ne rouvre qu'en… 2023. Le Rijksmuseum d'Amsterdam ouvre demain après dix ans de fermeture. «C'est long, mais ce temps était nécessaire pour la révolution que nous désirions», explique Taco Dibbits, directeur des collections. Le poussiéreux « Rijks » est en effet devenu un véritable musée du XXIe siècle. «Nous voulions une circulation fluide du public, qu'il ne se sente pas perdu.» Débuté au XIIe siècle, le parcours chronologique de 1, 5 kilomètre se finit, sous les combles du gigantesque palais de brique rouge, avec l'art moderne. Au premier étage, le prestigieux Siècle d'Or rompt quelque peu ce bel agencement pour réserver la place de choix à Rembrandt et consorts.
Lumière sur le Siècle d'Or
A l'image d'un atrium ouvert à tous, fluidité et clarté sont les principaux atouts du nouveau «Rijks» qui s'est par exemple débarrassé des encombrants panneaux multilangues au profit d'une application pour smartphones ; les commentaires se déclenchent quand vous approchez d'une œuvre.
Pendant la fermeture, les chefs-d'œuvre du musée étaient exposés dans une «aile Philips». Ce partenariat a permis de développer un innovant système d'éclairage des œuvres. Sans doute dernier grand chantier muséal d'un monde en crise économique (mis à part les pharaoniques projets à Abu Dhabi), le «Rijks» définit la doctrine des musées du XXIe siècle en proposant une expérience intellectuellement douce et émotionnellement explosive.