«Ni No Kuni», tout le charme des studios Ghibli
JEU VIDEO – «Ni No Kuni: La vengeance de la sorcière céleste», un jeu de rôles japonais plein de douceur et de poésie…Joël Métreau
L’association de deux studios japonais a fait des merveilles. De leur union est né «Ni No Kuni: La vengeance de la sorcière céleste», un jeu exclusif à la PlayStation 3, et uniquement en japonais et en anglais sous-titré. D’un côté, Ghibli, les studios d’animation, rendus célèbres en France par les longs-métrages de Hayao Miyazaki: Porco Rosso, Princesse Monoké, Le château ambulant… De l’autre, Level-5, connu pour ses jeux d’énigmes sur Nintendo DS, la série des «Professeur Layton». La patte Ghibli, reconnaissable par son élégance et sa féerie, crée tout de suite un lien de connivence avec le joueur en le prenant par les yeux et en lui serrant le coeur.
L’histoire commence par un drame familial: un décès cruel. Celui d’une mère. Celle d’Oliver, jeune garçon plutôt solitaire et casse-cou, qui vit seul avec elle dans la ville paisible de Motortown. Oliver pleure. Des larmes coulent sur sa peluche. Une étrange fée avec lampe-piercing dans le nez s’en extrait. C’est Lumi, qui l’entraîne dans un monde parallèle, où il pourrait ressusciter sa mère, à condition de vaincre les desseins d’une maléfique sorcière. Dans cette quête, le joueur va diriger le petit Oliver, baguette magique en poche, et compagnons d’aventures à ses côtés.
Des combats menés à travers des «familiers»
«Ni No Kuni» est un de jeu de rôles japonais ultra-traditionnel, trop conservateur par moments. Les adeptes des premiers «Final Fantasy» et «Dragon Quest» trouveront immédiatement leurs repères: exploration du monde, combats successifs (et répétitifs) en «arène», scénario délivré par de somptueuses cinématiques… Mais dès le début, les néophytes en matière de RPG (role playing game) sont accompagnés pas à pas par un tutoriel amical, qui leur feront se sentir en confiance. Les combats se mènent à travers des «familiers», qu’on collectionne et gave de friandises pour les faire évoluer. L’esprit Pokémon en somme.
Outre la beauté graphique du jeu et la force de son histoire, sa séduction fait mouche par des détails: espace constellé d’étoiles qui habille la sorcière, chaudron dans lequel un génie fabrique des recettes, cri du familier au ventre repus, conte à lire dans une quête secondaire… Ghibli imprègne à «Ni no Kuni» une couche de douceur et sa propension à célébrer la nature. Les personnages truculents apportent de l’humour, la musique symphonique de Joe Hisaishi du lyrisme. «Ni no Kuni» se joue comme une partition classique, forte de ses contrastes.
La bande-annonce du jeu: