Guy Delisle: «On se sent un peu attendu au tournant»
BANDE DESSINEE•Qu'est-ce qui change dans la vie d'un auteur qui a reçu une grande distinction?Propos recueillis Olivier Mimran
Le Franco-Canadien Guy Delisle publie Le Guide du mauvais père (Delcourt, 9,45 euros), quasiment un an après que le festival d'Angoulême lui a décerné le Fauve du meilleur album pour Chroniques de Jérusalem, un carnet de voyage dessiné.
Que vous a apporté ce prix?
Une grande satisfaction personnelle, évidemment. Et puis, je suis plus souvent invité dans des festivals qu'avant (rires).
Tout ça, sous la présidence d'Art Spiegelman...
L'auteur de Maus! Pour ma génération, c'est un livre-monument qui prouve qu'on peut «faire plus» avec la BD. C'était un immense honneur; d'autant qu'on m'a dit que lui et sa compagne [Françoise Mouly, directrice artistique du New Yorker] avaient tellement aimé Chroniques de Jérusalem qu'en arrivant à Angoulême ils avaient fait savoir au jury que leur préférence allait à mon album!
Vous sentez-vous attendu?
Un peu. Parce que j'ai obtenu un Fauve, mais aussi parce que je ne ferai plus d'albums de «voyage»: après quatre livres sur le même thème – le décalage culturel –, j'ai le sentiment d'avoir fait le tour du genre.
Que représente le festival d'Angoulême pour vous?
J'adore, parce qu'on y trouve énormément de BD (rires)! Je compte bien y faire «mon marché». C'est surtout l'occasion de revoir des copains que je ne rencontre qu'à ce moment-là. J'y vais pour la promo du Guide du mauvais père, mais c'est aussi un moment de plaisir personnnel.