Audrey Hepburn, une icône dans l'air du temps
CINEMA•Iris Lanelou, l'auteur d'«Irrésistible Audrey Hepburn» passe au crible les idées reçues entourant l'actrice disparue il y a 20 ans...Stéphane Leblanc
Audrey Hepburn, icône de l'élégance, simple et sophistiquée? Pas seulement, affirme Iris Lanelou, auteur de Irrésistible Audrey Hepburn (Chêne, 34,50 €), au moment où l'on commémore les vingt ans de sa disparition.
Un physique idéal?
FAUX. Audrey Hepburn se rêvait danseuse étoile, mais elle était trop grande. Et face aux actrices de l'époque, elle était trop maigre. «C'est par son talent qu'elle est parvenue à se dégager des canons de l'époque», note Iris Lanelou. «Elle n'avait qu'une demi-réplique à dire et je ne pense pas qu'elle ait joué de façon spécialement intéressante, confiait Alec Guiness, un de ses premiers partenaires dans De l'or en barres, mais elle avait une beauté de jeune faon et une présence remarquable.»
Une vie de conte de fées?
FAUX. «Elle vient d'une famille dysfonctionnelle et elle a beaucoup souffert de la guerre», rappelle Iris Lanelou. Mais elle a aussi rencontré les bonnes personnes: Colette qui l'impose pour incarner Gigi sur scène en 1951 ou William Wyler qui voit en elle la «fille sans accent américain avec la classe d'une princesse» qu'il cherche pour Vacances romaines en 1952. Quand on lui annonce la visite de Miss Hepburn, Givenchy s'attend à voir Katharine. Déception. «Mais tout était à sa taille, s'étonne le couturier, comme la pantoufle de Cendrillon.»
Une égérie mondaine?
FAUX. Timide, Audrey Hepburn a dû apprendre à s'imposer. Le fait qu'elle soit brune, par exemple, ne plaisait pas à Truman Capote, l'auteur de Diamants sur canapé. «Elle n'était ni mondaine ni superficielle, raconte Iris Lanelou. Elle choisissait ses rôles avec soin, privilégiait sa vie personnelle ou son engagement auprès de l'Unicef plutôt que d'enchaîner les rôles au cinéma.»
Une icône indémodable?
VRAI. Aujourd'hui, elle s'affiche sur des paravents, des sacs, des mugs. «Elle est plus connue pour l'image qu'elle renvoie que pour ses films», regrette Iris Lanelou. «L'empreinte laissée par Mlle Hepburn est certaine et partout présente, note de son côté le chausseur Manolo Blahnik. Qu'il vous plaise ou non, son look demeurera le plus marquant de tout le XXe siècle.» Et toujours dans l'air du temps.