TUERIEWilliam Friedkin: «"Killer Joe", c'est une version détournée de "Cendrillon"»

William Friedkin: «"Killer Joe", c'est une version détournée de "Cendrillon"»

TUERIEWilliam Friedkin dérange et amuse avec «Killer Joe»...
caroline Vié

caroline Vié

William Friedkin s'est amusé comme un petit fou avec Killer Joe, écrit par le dramaturge Tracy Letts, son complice de Bug (2006). C'est au Festival du film américain de Deauville que le réalisateur de L'Exorciste (1973) nous a parlé de ce cocktail d'humour noir, de gore qui tache et de pilons de poulet frit.

La fiche du film par ici

Qui est Killer Joe?

Un flic psychopathe, tueur à gages à ses heures perdues qui devient le prince charmant d'une fille dont la famille est si tapée qu'elle le considère comme un don du ciel. Mon film est une version détournée de Cendrillon.

Vous le voyez comme un film pour enfants?

Ce serait amusant de voir la réaction de bambins! Plus sérieusement, j'estime que Killer Joe est un reflet du monde actuel: absurde, violent, cruel où il est difficile de trouver ses marques. Je me donne jamais de limites. Quand je choisis une histoire aussi décalée que celle de Killer Joe, je sais que je n'attirerai pas les familles.

Est-il difficile de diriger les acteurs dans les scènes de violence?

Non, car nous avons parlé en amont pour être bien certains que nous avions le même film en tête. Certaines actrices qui sont arrivées en me demandant comment j'envisageais les séquences de sexe ont été éliminées d'office. Si elles se posaient cette question, elles n'avaient rien à faire là.

Vous répétez beaucoup?

Le moins possible et je tiens à faire très peu de prises. Une seule devrait suffire. Je dis aux comédiens qu'ils doivent considérer leur performance comme s'ils étaient sur une scène de théâtre où ils n'auraient qu'une seule chance d'impressionner le public.

L'humour de William Friedkin

L'Amérique vue par William Friedkin ne donne pas vraiment envie d'y passer des vacances. Tous ses personnages sont fous comme des coucous et pas non plus bien malins. Un film électrochoc emporté par un Matthew McConaughey brillant.