«Kill list»: Petits contrats entre amis
CINÉMA•e prix de la critique à Beaune fait le plein de sensations fortes...Caroline Vié
Etre tueur à gages, c'est pas un métier, ma bonne dame… Mais c'est celui du héros de Kill List, qui serait un Monsieur Tout-le-monde s'il n'exerçait pas cette profession peu recommandable. Il doit composer avec une «bobonne» et un collègue de travail cupides devant la caméra de Ben Wheatley.
Nourri à la série B
Le réalisateur anglais s'amuse comme un petit fou dans cette comédie sombre, mettant en scène un ex-soldat sérieusement agité sous son scalp. «Il sombre petit à petit dans la paranoïa après une mystérieuse mission», explique Wheatley. Comme lui, le spectateur ne sait bientôt plus où il en est… «Le suspense devait venir de cette incertitude. C'est volontairement que j'ai laissé certains points du scénario dans l'ombre», précise le réalisateur. Grand fan de série B devant l'Eternel, il avoue avoir été fort influencé par The Wicker Man (Robin Hardy, 1973), avec Christopher Lee en vedette.
Wheatley a refusé catégoriquement de se brider pour les scènes de violence, dont certaines se révèlent particulièrement graphiques. «C'était drôle de sentir les gens bouger sur leurs fauteuils pendant la scène avec le marteau», se souvient-il avec un sourire de gros matou en évoquant sa projection au Festival international du film policier de Beaune. On n'en dira pas davantage sur cette fameuse séquence, mais le lecteur aura compris que l'excellent Neil Maskell, révélation du film, ne participe pas aux «Maçons du cœur». Le côté iconoclaste vachard du réalisateur semble bien être sa marque de fabrique. Touristes! (sortie le 26 décembre), présenté à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier, prouve de façon évidente que Kill List n'a rien d'un accident. Ben Wheatley est bel et bien de ces cinéastes dont on reconnaît la patte. C'est un plaisir que de le placer sur notre liste des auteurs à suivre.
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