DRAME«Tyrannosaur»: Quand «Jurassic Park» rencontre Ken Loach

«Tyrannosaur»: Quand «Jurassic Park» rencontre Ken Loach

DRAMEPaddy Considine met en scène la rencontre de deux laissés-pour-compte en Angleterre...
Caroline Vié

Caroline Vié

Il était une fois un alcoolique colérique et une femme battue. La rencontre de ces deux laissés-pour-compte n'a rien d'un conte de fées dans Tyrannosaur, de Paddy Considine, film couvert de prix dans les festivals internationaux. Derrière ce titre, qui fait référence au Jurassic Park de Steven Spielberg, se cache une œuvre âpre, qu'un Ken Loach ne désavouerait pas.

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C'est parce que les fans de son premier court-métrage, Dog Altogether (2007), lui réclamaient une suite que le réalisateur a repris les mêmes comédiens pour ce premier long, tableau d'une étonnante âpreté de l'Angleterre d'en bas. Peter Mullan et Olivia Colman se soutiennent et se déchirent en communiquant une humanité palpable à des personnages vraiment pas gâtés par la vie.

Du soleil dans un monde brutal

Eddie Marsan, vu en moniteur d'auto-école dans Be Happy (2008), de Mike Leigh, terrifie en époux à la brutalité badine. Paddy Considine, acteur aperçu notamment dans Hot Fuzz (2007), d'Edgar Wright, dirige tout ce petit monde d'une poigne de fer, faisant apparaître un bref rayon de soleil dans un monde de violence.

La scène finale laisse entrevoir un avenir meilleur pour ces tristes héros d'un quotidien lamentable. La tendresse que le réalisateur ressent pour eux est communicative. Même dans leurs moments les moins reluisants, on ressent une compassion profonde pour ces êtres trop abîmés pour pouvoir s'aimer.