COPIE«Cloclo»: Jérémie Rénier, un cloclone très convaincant

«Cloclo»: Jérémie Rénier, un cloclone très convaincant

COPIEJérémie Rénier épate en Claude François...
L'acteur belge Jérémie Renier incarne l'auteur de « Comme d'habitude ».
L'acteur belge Jérémie Renier incarne l'auteur de « Comme d'habitude ». - 
Caroline Vié et Joël Métreau

Caroline Vié et Joël Métreau

Qu'ont donc les Belges avec Claude François? Après Benoît Poelvoorde, qui l'imita dans Podium, Jérémie Renier devient le chanteur dans l'excellent biopic Cloclo (lire plus bas). Mais comment s'est-il glissé dans la peau de l'icône populaire des années 1960 et 1970? 20 Minutes a interrogé l'acteur et Daniel Lucarini, membre du jury dans le télécrochet de W9, A la recherche du nouveau Claude François.

Comment définir sa personnalité?

Un visionnaire torturé et un sacré perfectionniste: «Je le vois comme un artiste complet qui se réfugiait dans le travail pour fuir ses angoisses», explique Jérémie Renier. Bourreau de travail donc, mais aussi précurseur et chasseur de tendances: «C'est le premier chanteur qui a mis des femmes un peu dénudées sur un plateau de télé. Le premier qui s'est pointé avec des Blacks pour danser avec lui», note Daniel Lucarini.

Comment le faire revivre?

Pas de secret, il faut bosser et revoir plein de documents audiovisuels. «Sur scène, il avait une gestuelle de batteur, remarque Daniel Lucarini. Sa danse, on pourrait la coucher sur une partition, parce qu'elle marque des contretemps.» «Le plus dur n'a pas été de danser, assure Jérémie Rénier, mais d'essayer de capter son comportement dans l'intimité car il était tout le temps en contrôle dans l'image qu'il projetait sur le public.»

Comment être crédible?

En répétant, inlassablement. «Mon plus grand défi était de trouver sa voix, raconte Jérémie Rénier. Elle était si particulière que j'avais peur de trahir sa façon de parler. Je me suis rendu presque fou à force de répétitions avant de lâcher le morceau et de me faire un peu confiance.» Et le look rétro ne fait pas l'artiste, note Lucarini: «Il ne suffit pas d'avoir des grands pantalons et des cols pelles à tarte, avec des paillettes partout pour avoir son talent.»

La bande annonce:

Un biopic beau, beau, beau

Cloclo
, ce n'est pas seulement la performance de Jérémie Renier, absolument épatant dans le rôle-titre. S'il porte le film, l'acteur peut aussi être reconnaissant à Florent-Emilio Siri, dont la mise en scène sait être flamboyante juste ce qu'il faut pour le mettre en valeur sans l'écraser sous les effets faciles. L'itinéraire d'enfant gâté de cet artiste visionnaire et torturé ne prend ni la forme d'une hagiographie, ni celle d'un portrait à charge. On est bluffé par ses prestations scéniques, mais plus épaté encore par le coup d'œil dans les coulisses et dans la vie de l'artiste. Ce biopic surprend agréablement par son rythme. Il se démarque agréablement d'un genre rabâché en faisant découvrir une personnalité attachante, passant de l'insupportable au craquant à la vitesse de l'éclair.