Alexander Payne offrira-t-il son deuxième oscar à George Clooney après celui obtenu avec Syriana de Stephen Gaghan en 2006? The Descendants, comédie familiale cruellement drôle, est l'un des sérieux rivaux de The Artist, notre cocorico muet, car le beau George, élu meilleur acteur dramatique aux Golden Globes il y a quelques semaines, pourrait bien souffler la statuette à Jean Dujardin.

La classe, des deux côtés

Clooney joue avec son image de séducteur en papa dépassé par le coma de sa femme, qu'il vient de découvrir infidèle, ses filles grandies trop vite et des affaires immobilières complexes. Dans les paysages paradisiaques d'Hawaï, il vit un voyage initiatique douloureux prouvant qu'il n'est jamais trop tard pour mûrir. Alexander Payne n'a pas son pareil pour faire donner le meilleur à ses comédiens.

On se souvient du retraité aigri incarné par Jack Nicholson dans Monsieur Schmidt (2003) et du romancier dépressif joué par Paul Giamatti dans Sideways (2005). Clooney rejoint ces personnages blessés par la vie, en cocu terrassé partant à le recherche de l'amant de sa femme. Dérisoire dans sa quête, touchant dans ses rapports avec ses gamines, l'acteur est simplement brillant. Son périple, proche de celui que connaît la star déchue de The Artist dans les coulisses de l'usine à rêves, fleure bon la rédemption montrée avec un mélange d'humour et de tendresse.

Clooney et Dujardin ont en commun un physique avantageux de stars hollywoodiennes, une classe innée, un sens aigu de l'autodérision et un talent mis au service de deux œuvres fortes. Ils se se sont partagé les Golden Globes, le premier pour le drame, le second pour la comédie. Après les nominations aux Oscars hier soir, on attendra le 26 février pour savoir qui gagnera la récompense qu'ils méritent tous les deux.