Captain America, héros étoilé
CINEMA•Le super-héros, justicier patriote, prend ses quartiers d'été en 3-D pour le plus grand plaisir des cinéphiles et des amateurs de bédés...Caroline Vié
Steve Rogers n’a pas grand-chose d’un héros quand nous le découvrons alors que les Etats-Unis se préparent à venir à la rescousse des Alliés. Maigrichon et teigneux, il rêve d’en découdre avec les Nazis, mais sa stature de gringalet le rend tricard dans les bureaux d’engagement de l’armée.
Sa collaboration inopinée avec un savant surdoué va changer la donne. Métamorphosé en super beau gosse tout musclé, l’ex-souffre-douleur arbore fièrement le drapeau américain sur un magnifique bouclier pour aider à gagner la Seconde Guerre mondiale et mettre une raclée à Red Skull, son ennemi juré.
Une histoire de famille
Captain America est une réussite à mettre au crédit de Joe Jonhston qui a retrouvé l’atmosphère «rétro» des comics créés il y a soixante ans. Le réalisateur de l’amusant Rocketeer (1991) était soumis à une lourde responsabilité sur ce projet. Captain America devait faire bonne impression au public avant de rejoindre Thor, Iron Man et Hulk pour former le quatuor de The Avengers dont la sortie est prévue le 12 avril prochain. Le film est d’ailleurs riche en références savoureuses. On y croise notamment le papa de Tony Stark, inventeur dont le fiston deviendra Iron Man!
Un héros bien dans ses collants
Il n’était pas facile de ne pas devenir franchement ridicule dans le costume plutôt voyant du Captain. Chris Evan, qui avait déjà montré ses cuissots en Torche humaine des 4 Fantastiques, relève le défi haut la jambe. Il parvient à être aussi crédible lors de belles scènes d’action, mais aussi quand les magiciens des effets spéciaux le transforment en garçon maigrichon au début du film. Hugo Weaving, qui s’est fait ses dents de méchant dans la trilogie Matrix, lui donne juste ce qu’il faut de fil à retordre sous le maquillage de Red Skull.
Voyager dans le temps
En choisissant de situer la plus grande part de l’action dans les années 40, Joe Jonhston rend à la fois hommage à la bande dessinée de Joe Simon et Jack Kirby et au cinéma de l’époque. L’héroïne interprétée par la dynamique Hayley Atwell semble sortie d’un film de cette période. L’humour léger et l’esthétique soignée de ce divertissement luxueux achèvent de le rendre fort satisfaisant en donnant envie d’assister à la rencontre au sommet des Avengers! Captain America ne se contente pas de sauver le monde: il a gagné son pari en même temps que notre sympathie.