Sir Anthony Hopkins restera sans doute dans les mémoires pour avoir incarné le tueur Hannibal Lecter. Il est presque aussi inquiétant dans Le Rite, où il pratique des exorcismes musclés devant un jeune prêtre agité par le doute. Rencontre avec un acteur aussi charmeur que franc du collier.

Comment avez-vous préparé le rôle du père Lucas ?
Je ne suis pas du genre à faire beaucoup de recherches, ni à me prendre trop la tête. J'ai discuté avec le prêtre qui nous servait de conseiller technique sur le plateau, puis je me suis lancé.

Etait-ce un rôle difficile psychologiquement ?
Pas du tout ! J'ai plutôt souffert physiquement car je devais me colleter avec des comédiens plus jeunes que moi. J'avais peur d'être trop crevé pour finir le tournage. J'ai été obligé de demander un peu de repos car le réalisateur n'aurait pas eu l'air malin sans moi.

Pourquoi vous confie-t-on très souvent des rôles inquiétants?
Je fais peur aux gens sans savoir pourquoi ! Je m'amuse comme un petit fou à composer ce type de personnages. C'est devenu comme une seconde nature pour moi.

Cela veut dire que vous jouez les méchants facilement?
Je n'ai jamais compris les comédiens qui ressentent le besoin de se torturer. Il ne faut pas oublier que nous jouons la comédie. Pendant le tournage du Silence des agneaux, je copinais à la cafétéria avec Jodie Foster, qui incarnait mon ennemie jurée, avant de repartir la terrifier sur le plateau.

Ces films effrayants sont donc drôles à tourner?
Je me souviens avoir piqué des fous rires avec un acteur dont j'arrachais le visage avec mes dents. Comme je me retrouvais la bouche pleine de latex, on s'esclaffait comme deux crétins. Les fans me parlent encore de cette scène avec des frissons de terreur.