CINEMAPoignant retour à la case adolescence

Poignant retour à la case adolescence

CINEMA«Quartier lointain» transpose en France un classique du manga primé à Angoulème...
Caroline Vié

Caroline Vié

Revenir dans le passé avec un corps d'ado mais ses pensées d'adultes. C'est ce qui arrive au quinqua désenchanté de Quartier lointain, chronique nostalgique de Sam Garbaski. Jirô Taniguchi, auteur du manga qui a inspiré ce film sensible (lire ci-dessous), soutient à 100 % la transposition de son œuvre en France. « Mon livre a connu un plus grand succès chez vous qu'au Japon, ce qui a fini par me convaincre que les thèmes que j'y aborde doivent être universels », précise-t-il.

Le groupe Air aux mélodies

Le réalisateur du Tango des Rachevski et d'Irina Palm a retrouvé la magie de cette aventure fantastique, prenant des libertés avec l'œuvre tout en conservant son esprit. «J'aime le fait que le héros joué par Pascal Greggory soit devenu un auteur de BD», dit Taniguchi, qui s'offre une apparition dans un train.

La culture française est ici omniprésente dans les décors. Donnant corps à une France surannée à la fois étrangement familière et dépaysante. Des mélodies signées Air accompagnent cette promenade entre rêve et cauchemar où un homme redécouvre les blessures qui l'ont modelé.

«Cette histoire correspond à un souhait courant : revivre le passé avec ses connaissances du présent», déclare Taniguchi. Le jeune Léo Legrand, découvert dans Jacquou le Croquant, frémit d'une sensibilité à fleur de peau dans le rôle du gamin qui sait que son père (Jonathan Zaccaï) va bientôt abandonner sa famille. «Les comédiens donnent une dimension supplémentaire aux émotions qu'il me semble impossible de communiquer par le dessin», insiste l'auteur. Ces sentiments poignants nimbent ce Quartier lointain dont on se sent proche.