Des «Noces» à ronger jusqu’à la moelle

Des «Noces» à ronger jusqu’à la moelle

Tim Burton enchante une fois de plus. Les marionnettes des Noces funèbres envoûtent dès les premières images de ce conte macabre dont l’atmosphère rappelle L’Etrange Noël de Monsieur Jack. La valse-hésitation de Victor, jeune homme un peu mollasson, entre
© 20 minutes

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Tim Burton enchante une fois de plus. Les marionnettes des Noces funèbres envoûtent dès les premières images de ce conte macabre dont l’atmosphère rappelle L’Etrange Noël de Monsieur Jack. La valse-hésitation de Victor, jeune homme un peu mollasson, entre une douce fiancée bien vivante et la morte sexy qu’il a malencontreusement épousée, ne dépaysera pas les amoureux de l’univers du cinéaste.Dès Vincent, son premier court métrage réalisé en 1982, Burton a évolué sur le fil du rasoir entre fascination pour le morbide et humour naïf. Empruntant à la fois au folklore russe, à l’imagerie mexicaine et au cinéma gothique, le réalisateur et son coréalisateur Michael Johnson passent du monde des vivants, sinistre à souhait, à celui où des cadavres rieurs chantent et dansent en toute liberté. « Si nous avons mis l’accent sur l’humour, explique Johnson, nous avons souhaité que cela ne soit pas au détriment du romantisme. » La mariée décédée prête à sourire lorsqu’elle suit les conseils d’un asticot sentencieux ou qu’elle perd un oeil devant son nouvel époux. Elle se fait poignante quand elle joue du piano à quatre mains avec Victor, lui permet de retrouver le chien qu’il avait perdu étant enfant ou qu’elle découvre qu’il a une autre femme dans sa vie.Jouant ainsi sur toute une gamme d’émotions, Les Noces funèbres offrent une réflexion aiguë sur le deuil et l’engagement amoureux. Ses nombreux niveaux de lecture, sa richesse visuelle et la partition sensible de Danny Elfman sont ses principaux atouts. Effrayant juste ce qu’il faut, amusant lorsqu’il s’agit de désamorcer l’angoisse, ce film virtuose est surtout une magnifique histoire d’amour. C. V.

les chiffres 10 ans auront été nécessaires à Tim Burton pour parvenir à monter le projet des Noces funèbres. 4 chansons ont été écrites par Danny Elfman, compositeur complice de Tim Burton. 5 m, c’est la hauteur moyenne des décors lesquels pouvaient atteindre jusqu’à 10 m de profondeur. 23 animateurs ont travaillé sur le film. 65 avaient été réunis pour réaliser Le Mystère du lapin-garou. 30 000 dollars, c’est le prix des marionnettes les plus luxueuses.