CINEMA«The Social Network», petits mensonges réels entre amis virtuels

«The Social Network», petits mensonges réels entre amis virtuels

CINEMAAvec ce film, David Fincher raconte l'envers d'une «success story» d'aujourd'hui...
Caroline Vié

Caroline Vié

L'histoire d'un réseau social passé en six ans d'une centaines d'adeptes à plus de 500 millions d'utilisateurs dans le monde. The Social Network de David Fincher, en salle mercredi 13 octobre, revient sur l'origine de la création du site Facebook. C'est parce qu'il s'est fait larguer par sa petite amie que Mark Zuckerberg, étudiant d'Harvard âgé de 19 ans, a lancé le réseau social en 2004, devenant à la vitesse de l'éclair l'une des plus grosses fortunes du monde.

Traîné en procès par ses partenaires qui veulent leur part du gâteau, ce Frankenstein dépassé par son monstre apparaît dans le film comme un garçon pas vraiment sympathique et plutôt pitoyable. Il doit une bonne partie de son succès à son impossibilité de s'intégrer dans une université prestigieuse.

Une Amérique en pleine mutation

On ne voit pas quel autre réalisateur que David Fincher pouvait rendre fascinantes les réunions entre une bande d'agités du clavier, pas vraiment séduisants, mais plutôt teigneux. Une Amérique en pleine mutation se dessine dans les affrontements fratricides opposant l'inventeur à ses anciens amis.

Le réalisateur de Fight Club décrit la puissance de la confrérie d'as de l'informatique inadaptés à la vraie vie et menaçants pour une aristocratie estudiantine issue des grandes familles. Sans 3D relief, ni effets spéciaux, Fincher dépeint un monde aussi dépaysant que celui d'Avatar. Le succès de The Social Network outre-Atlantique démontre qu'on peut attirer les foules sans artifice, en racontant une belle histoire d'amitié et de trahison. Que l'on soit ou non adepte de Facebook, The Social Network passionne. Cette fresque s'impose comme l'un de meilleurs films de l'année.

Scénariste de luxe

Porter l'histoire vraie de Mark Zuckerberg à l'écran a fasciné Aaron Sorkin, le créateur de la série «A la Maison Blanche», scénariste du film. «C'est le côté universel des aventures de cet inventeur qui m'a intéressé», confie-t-il. Zuckerberg lui-même n'étant pas associé au projet, il a fallu que le scénariste marche sur des œufs. «Le fait que Mark puisse voir le film m'a motivé», explique Sorkin, qui s'est appuyé sur le roman de Ben Mez­rich, La Revanche d'un solitaire (paru chez Stock), et a rencontré de nombreuses personnes dont il se plaît à révéler les points de vue contradictoires. «Je voulais rendre justice aux personnages sans prendre parti», indique-t-il. On sait que Mark Zuckerberg a invité des employés de Facebook à voir le film en sa compagnie, mais peu de choses ont filtré de son opinion sur le résultat.