«Rois et reine» sur le trône de l’émotion
•Arnaud Desplechin revient en force avec le très délicat Rois et reine, couronné vendredi « meilleur film français de l’année » par le jury du prix Louis-Delluc. La « reine » du titre, c’est Emmanuelle Devos, aux prises avec un passé douloureux alors qu’el© 20 minutes
Arnaud Desplechin revient en force avec le très délicat Rois et reine, couronné vendredi « meilleur film français de l’année » par le jury du prix Louis-Delluc. La « reine » du titre, c’est Emmanuelle Devos, aux prises avec un passé douloureux alors qu’elle est sur le point de refaire sa vie. Les « rois » qui lui tournent autour, c’est d’abord son ex (Mathieu Amalric) interné par erreur dans une clinique psychiatrique, puis son jeune fils, fruit d’une précédente liaison, enfin son père mourant. Ce portrait d’une femme forte confrontée à trois amours complémentaires est bouleversant. Notamment quand l’héroïne découvre les véritables sentiments qu’elle inspire à son père, ou lorsqu’elle évoque le suicide de son premier amant. Mais le cinéaste flirte aussi avec le burlesque, lorsque Mathieu Amalric dévalise la pharmacie de l’hôpital ou injurie sa psy (Catherine Deneuve). Entre éclats de rire et serrements de gorge, Rois et reine revient à l’essence du cinéma en faisant passer le spectateur par toute la gamme des émotions. C. V.