Mel Gibson: «Le comédien est un ingrédient»
INTERVIEW•Mel Gibson au top dans «Hors de contrôle» de Martin Campbell...Recueilli par Caroline Vié
Hors de contrôle marque votre grand retour?
Je n'ai pas l'impression d'être parti pendant ces huit ans. J'ai réalisé La Passion du Christ et Apocalypto, ce qui m'a appris l'humilité. J'ai découvert que le réalisateur est le cuisinier et l'acteur un simple ingrédient. Le comédien est l'oeuf du soufflé: essentiel, mais fade s'il n'est pas bien accommodé.
Pourquoi avoir choisi ce film?
Parce qu'il est tombé pile au moment où j'estimais qu'il était important pour moi de remonter en selle. C'était un rôle douloureux: celui d'un flic au bout du rouleau qui cherche les assassins de sa fille unique. Si je peux comprendre l'esprit de vengeance, je sais qu'il dévore celui qui l'habite.
Vous pensez qu'il faut souffrir pour être un bon acteur?
Oui! J'ai beaucoup souffert lorsque j'ai tourné avec Peter Weir pour Galipoli ou George Miller pour Mad Max, mais ils m'ont tout appris. Ils étaient mes mentors et mes tourmenteurs.
A ce propos, où en est Mad Max 4?
Je suis impatient de le voir et je suis donc le projet de près, même si George Miller ne souhaite pas que j'y apparaisse. Depuis que je suis passé derrière la caméra, les réalisateurs me jugent comme l'un des leurs. C'est très gratifiant.
Votre carrière vous apporte toute satisfaction ?
La seule chose que je déteste, c'est de me plier aux interviews. Je suis cependant contraint de le faire, non pas contractuellement, mais parce que je me sens obligé de soutenir jusqu'au bout des projets dans lesquels je me suis investi.