CINEMA«Démineurs»: C'est de la bombe, et elle est à retardement

«Démineurs»: C'est de la bombe, et elle est à retardement

CINEMAFilm coup de poing de Kathryn Bigelow sur le combats en Irak...
Caroline Vié

Caroline Vié

Kathryn Bigelow lève le voile sur un aspect méconnu de la guerre en Irak. Comme son titre l'indique, Démineurs montre le conflit du point de vue des soldats américains chargés de désamorcer des bombes en pleine zone de combat.

La réalisatrice de Point Break (1991), qui n'avait pas tourné de long métrage depuis K-19 : le piège des profondeurs (2002), n'a rien perdu de son brio pour plonger le spectateur au coeur d'une tension à la limite du supportable. Son style est celui du reporter de guerre: caméra à l'épaule et décadrages soudains. On partage les décharges d'adrénaline des héros, qui effectuent des missions aussi dangereuses que délicates. «Je voulais que le public se sente connecté de façon viscérale à ces événements», précise la cinéaste. Kathryn Bigelow a coécrit le scénario avec le journaliste Mark Boal, qui avait scénarisé Dans la vallée d'Elah, de Paul Haggis, ainsi qu'un reportage sur les démineurs en Irak.

Leur approche se révèle plutôt culottée, en montrant le conflit comme un jeu vidéo grandeur nature où les hommes finissent par prendre un plaisir maladif à jouer avec leur vie. «La guerre est une drogue», annonce un carton au début du film. Une thèse démontrée sur fond de suspense haletant, en centrant l'action sur un soldat accro à son nouveau métier.

Jeremy Renner, acteur inconnu, se met au diapason d'une réalisation fébrile pour communiquer la folie progressive de ce personnage gagné par l'ivresse du danger.

On a reproché au film d'évacuer le point de vue des Irakiens, mais la dénonciation des effets du conflit sur de jeunes hommes influençables n'est évidemment rien d'autre qu'un plaidoyer pour la paix.


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