« Rester fidèle à mes goûts m'a réussi »
Comment est né District 9 ?Recueilli par Caroline Vié
Comment est né District 9 ?
Peter Jackson : Emballé par les courts métrages et les pubs de Neill Blomkamp, je l'ai fait venir en Nouvelle-Zélande pour réaliser l'adaptation du jeu vidéo « Hallo ». Mais ce projet est tombé à l'eau et on a décidé de transposer l'un de ses courts, Alive in Joburg, en format long.
Quel a été votre apport personnel
dans ce projet ?
J'ai aidé Neill à structurer son scénario et lui ai conseillé de mettre l'accent sur l'humour. Ensuite, je lui ai fichu une paix royale : il n'avait aucun besoin de moi sur le plateau. Je ne lui ai donné des conseils au montage que lorsqu'il m'en demandait.
N'était-ce pas inquiétant
de produire un premier film
avec un acteur non professionnel
en vedette ?
Neill sait parfaitement ce qu'il fait et je suis très fier d'être devenu son mentor. Quand il m'a proposé d'engager Sharlto Copley, son ami de lycée, j'ai tout de suite été conquis par ses tests. Ça me rappelait l'époque où je tournais mes propres films avec trois bouts de ficelle.
Vos budgets ont considérablement augmenté...
Cela ne veut pas dire que j'ai changé. C'est le regard des autres qui a évolué, pas ma personnalité. Je conseille toujours aux jeunes qui veulent se lancer dans le cinéma de rester fidèles à leurs goûts. Ça m'a réussi.
Comment expliquez-vous le succès de District 9 aux Etats-Unis ?
Le public en a assez de voir des produits manufacturés. Il veut de la substance et de l'originalité. On ne lui propose pas tous les jours un film de science-fiction sur l'apartheid avec des extraterrestres au look d'insectes. J'espère qu'à l'arrivée, j'aurai lancé les carrières de Neill et de Sharlto. Et que cette expérience aura ouvert une brèche pour de nouveaux créateurs aux univers forts. W