«Il n'y a pas que le glamour qui compte»

«Il n'y a pas que le glamour qui compte»

INTERVIEW – Meryl Streep campe une nonne terrifiante dans «Doute», un drame sur fond de pédophilie...
Recueilli par Caroline Vié

Recueilli par Caroline Vié

Comment avez-vous fait pour être aussi glaçante dans «Doute»?
La vie n'était pas tendre pour les femmes comme elle dans les années 1960 : elle est directrice d'une école et elle doit accepter que le prêtre, prof de gym qu'elle soupçonne de pédophilie, soit son supérieur hiérarchique.

Considérez-vous que les femmes sont mieux traitées aujourd'hui?
Il y a des progrès à faire ! Les femmes chefs d'entreprise sont toujours considérées comme des garces alors que l'autorité est appréciée chez les hommes.

Que conseillez-vous aux jeunes comédiennes qui vous admirent?
De jouer avec leur image. Il n'y a pas que le glamour qui compte. Accepter d'apparaître sous un jour peu reluisant peut vous apporter une certaine longévité.

Pourtant, vous vous êtes montrée très sexy dans Mamma Mia!...
Ce film a été un cadeau car il m'a permis de montrer ma joie de vivre. Mais ne croyez pas que c'était plus facile de chanter et danser que d'affronter Philip Seymour Hoffman dans «Doute».

Avez-vous accepté le film pour lui?
Absolument! Nous sommes amis depuis des années et il me surprend toujours. Je ne savais jamais comment j'allais le trouver sur le plateau. Il arrivait qu'il me fasse peur physiquement pendant les scènes que nous jouions ensemble.

Pensez-vous que vous allez obtenir l'oscar tous les deux?
Il est presque plus gratifiant d'être cité que de recevoir la statuette, parce que les nominations sont décidées par des acteurs alors que c'est toute la profession qui vote pour l'attribution des prix.

Et vous avez déjà reçu deux oscars...
Je dois à celui que j'ai reçu pour «Le Choix de Sophie»,l'un des pires souvenirs de ma carrière : j'avais oublié de remercier un producteur et il m'en a tellement voulu que j'ai passé ma soirée à pleurer.