« Je m'intéresse à tout ce qui m'entoure »

« Je m'intéresse à tout ce qui m'entoure »

David Lynch.
-  ©2008 20 minutes

- ©2008 20 minutes

David Lynch.

Ecrivain, cinéaste.

Ecrire un livre veut-il dire que vous allez abandonner le cinéma ?

Pas du tout ! J'avais juste envie de parler de la méditation transcendantale qui a changé ma vie, et cela me semblait la meilleure façon de le faire. Je prépare d'ailleurs aussi un film documentaire sur ce sujet.

Ce type de pratiques ne peut-il pas mener à des dérives sectaires ?

C'est impossible puisque c'est quelque chose de très intime. On n'a pas besoin de payer qui que ce soit pour méditer. Il suffit de 40 minutes par jour, tout le monde peut les trouver.

Y parveniez-vous quand vous étiez président du jury à Cannes, en 2002 ?

Les gens se montraient très compréhensifs avec moi, ce qui est le cas partout où je vais. Je trouve toujours le moyen de m'isoler.

Et cela vous a rendu zen pendant les débats ?

Nous avons tous été très calmes ! Je tenais à ce que chaque personne puisse exprimer son opinion car je n'ai rien d'un tyran. C'est sans éclats de voix que nous avons donné la Palme d'or au Pianiste de Polanski.

Et votre Palme d'or pour Sailor et Lula en 1990 ?

Je la garde soigneusement dans sa jolie boîte rouge. Je me souviens d'avoir eu l'impression de passer de 0 à 100 km/heure quand on me l'a remise. A la montée des marches, Pierre Viot, directeur du Festival, s'était penché vers moi et m'avait chuchoté : « Tu vas recevoir quelque chose et ce n'est pas rien ! »

Reviendrez-vous cette année pour soutenir Surveillance, réalisé par votre fille Jennifer ?

Non, je ne veux pas risquer de lui voler la vedette. Je serai cependant parmi vous en pensée puisque Gilles Jacob et Thierry Frémaux m'ont fait l'honneur de choisir l'une de mes photos pour l'affiche du Festival, ce qui m'a beaucoup flatté.

La méditation ne vous a pas rendu insensible à la flatterie ?

Si cette technique rend plus sage, elle ne vous abstrait pas du monde. Je m'intéresse à ce qui m'entoure et notamment à la politique puisque je soutiens Barack Obama. Recueilli par C. Vié