VIDEO. «Battle of the sexes»: Un grand coup de raquette dans les coucougnettes
COMEDIE•« Battle of the sexes » oppose Emma Stone et Steve Carell dans un match de tennis de 1973 devenu mythique, symbole de la lutte féministe…Caroline Vié
L'essentiel
- Les réalisateurs de « Little Miss Sunshine » font revivre un match de tennis légendaire.
- Emma Stone et Steve Carell incarnent des joueurs rivaux qui vont s’opposer sur fond de lutte féministe.
- Ce film prend une signification différente depuis l’élection de Donald Trump.
En France, peu de gens ont entendu parler du match de tennis qui opposa Billy Jean King à Bobby Riggs en 1973. Dans Battle of the sexes Emma Stone et Steve Carell font revivre cet événement dans une mise en scène signée Jonathan Dayton et Valerie Faris, les réalisateurs de Little Miss Sunshine.
Pour les droits des femmes
Pour se faire de la pub, un tennisman vieillissant et arrogant choisit de défier sa consœur féministe. On a oublié cette rencontre qui fut, en son temps, largement médiatisée. « A l’époque Billy Jean se battait pour que les joueuses soient aussi bien payées que leurs homologues masculins, explique Valerie Faris à 20 Minutes. L’issue du match était donc importante, non seulement pour elle, mais pour son combat. » Billy Jean King, 73 ans, est toujours une activiste passionnée pour les causes féministes et LGBT. Elle a adoubé ce film dont les problématiques sont toujours d’actualité, trente-cinq ans après les faits.
Une erreur de jugement
« Nous pensions que Battle of the Sexes sortirait après l’élection d’Hillary Clinton qui est une amie de Billie Jean, soupire Jonathan Dayton. Nous nous voyions déjà faire une fête à la Maison Blanche pour célébrer les progrès accomplis par les droits des femmes. » L’accession de Donald Trump à la présidence leur a fait l’effet d’une douche froide. « Comme Bobby Riggs avec Billie Jean, nous avions sous-estimé notre adversaire, reconnaît Valerie Faris. Les femmes ne seront pas à la fête sous administration. » Le film prend un sens d’autant plus fort que les féministes se retrouvent sur la brèche pour défendre leurs acquis. « C’est un développement que nous n’avions pas prévu », admet Valerie Faris.
Le combat continue
En claquant la porte de la Fédération de tennis au début des années 1970 afin d’organiser un championnat féminin, Billie Jean King et ses collègues ont pris un gros risque. « Comparable à la dénonciation des abus sexuels aujourd’hui », estime Jonathan Dayton. Leur courage pour réparer les injustices communique une énergie galvanisante à un film dont le message dépasse largement le cadre du sport. « Billy Jean n’a jamais déposé les armes, admire Valerie Faris. Elle est un modèle pour toutes les femmes. » Sous les traits d’Emma Stone, cette grande dame retrouve une jeunesse qui donne envie de se battre encore et toujours pour plus d’égalité.