VIDEO. Jeanne Moreau: Les rôles qui ont fait d’elle une icône
CULTE•L'actrice, décédée ce lundi, laisse une filmographie incroyable...Anne Demoulin
Jeanne Moreau, décédée ce lundi à Paris, laisse derrière elle une filmographie incroyable. Luis Buñuel, Theo Angelopoulos, Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder, Michelangelo Antonioni, Joseph Losey, Orson Welles, François Truffaut, Louis Malle, André Téchiné ou Bertrand Blier : l’actrice a tourné avec les plus grands noms du cinéma. De la bourgeoise à la prostituée, retour sur ses plus grands rôles qu’elle a marqués de cette voix grave et inimitable.
« Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker (1954)
Tout comme Lino Ventura, Jeanne Moreau se fait connaître au cinéma en 1954 grâce à Touchez pas au grisbi de Jacques Becker, un des maîtres incontestés du cinéma français à l’époque. Elle incarne Josy, la petite amie, un peu trop bavarde, du truand Riton. Une langue bien pendue qui lui vaudra une baffe mémorable de Max, l’associé de Riton, campé par Jean Gabin.
« La reine Margot » de Jean Dréville (1954)
Quand on pense à l’adaptation cinématographique du roman d’Alexandre Dumas, La Reine Margot, on pense à Isabelle Adjani, et pourtant Jeanne Moreau a joué Marguerite de Valois bien avant elle, avec grâce et élégance.
a« Ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle (1957)
Ce film marque une rupture dans la carrière de l’actrice. Habituée aux rôles classiques, le public ne s’attendait pas à découvrir Jeanne Moreau dans ce film concept en noir et blanc qui enferme son personnage principal dans un ascenseur, première œuvre d’un jeune auteur, Louis Malle. Et de former l’un des plus drôles de couples du cinéma français avec Maurice Ronet, d’un côté, un homme enfermé, de l’autre, une femme qui erre dans les rues de Paris au son de la trompette de Miles Davis. Entre eux, l’ombre d’un crime. Entre Louis Malle et l’actrice, une histoire d’amour et le début d’une longue collaboration.
« Les Liaisons dangereuses » de Roger Vadim (1959)
Roger Vadim, auréolé du succès de Et Dieu créa la femme, signe en 1959 une adaptation moderne et sulfureuse du roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos. Jeanne Moreau campe la perverse Juliette de Merteuil, mariée au séduisant Valmont, joué par Gérard Philippe. Formant un couple libre, ils s’ingénient à détruire leurs amants et maîtresses respectifs.
« La Nuit » de Michelangelo Antonioni (1961)
Beaux, intelligents, riches, mais malheureux. Dans La Nuit du cinéaste Michelangelo Antonioni, Lydia (Jeanne Moreau) et Giovanni (Marcello Mastroianni), mariés depuis quelques années, n’ont pas vu la flamme s’éteindre et l’ennui s’installer… même si le couple incarne à l’écran la sensualité même.
« Jules et Jim » de François Truffaut (1962)
Dans Jules et Jim de François Truffaut, Jeanne Moreau campe l’inoubliable Catherine, la femme dont les deux inséparables amis, Jim, le Français, et Jules, l’Autrichien, vont tomber amoureux. Dans ce triangle amoureux, Jeanne Moreau incarne une femme libre, bien décidée à « inventer l’amour » et à se laisser emporter par le Tourbillon de la vie.
« Viva Maria ! » de Louis Malle (1964)
Une mine de fiel médiatique ! Rendez-vous compte une grosse superproduction réalisée par Louis Malle avec les deux superstars françaises les plus en vogue du moment, Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Résultat ? Un western échevelé et féministe avec Maria 1 (BB) chanteuse de music-hall et Maria 2 (Jeanne Moreau), recherchée par la police…
a« Le Journal d’une femme de chambre » de Luis Buñuel (1964)
Regard insolent, menton volontaire, port de reine, Jeanne Moreau campe en 1964, Célestine, la femme de chambre qui se rebiffe dans l’adaptation du roman Le Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau par Luis Buñuel.
« Le Miraculé » de Jean-Pierre Mocky (1987)
Curés excités, putes reconverties et critique de Lourdes. En 1987, Jeanne Moreau crée la polémique en apparaissant aux côtés de Jean Poiret et Michel Serreau dans la farce de Jean-Pierre Mocky, Le Miraculé, dans laquelle un faux paralysé se rend à Lourdes pour pouvoir remarcher après avoir touché le jackpot des assurances. Un joyeux scandale !
a« La Vieille qui marchait dans la mer » de Laurent Heynemann (1991)
Jeanne Moreau remporta le César de la meilleure actrice pour son rôle dans l’adaptation du roman de Frédéric Dard, La vieille qui marchait dans la mer, de Laurent Heynemann. Dans ce long-métrage, elle incarne Lady M, une vieille femme riche et excentrique qui revendique deux mille-dix-sept amants et ne compte pas s’arrêter là. La verve de Dard servi par les voix de Moreau et Serreau, jouissif !