VIDEO. «Chemins de traverse»: Quand Takeshi Kitano en faisait voir de toutes les couleurs
THRILLERS•Trois grands films de l'acteur et réalisateur japonais Takeshi Kitano ressortent dans de magnifiques versions restaurées réunies sous le label «Chemins de traverse»...Caroline Vié
«Je mets beaucoup de moi dans mes films et comme je suis un touche-à-tout, cela se ressent sur ce que je réalise, notamment dans le cocktail entre violence, humour et désespoir », confiait Takeshi Kitano à 20 Minutes au moment de la sortie d’Achille et la tortue (2008).
Alors que les deux derniers films du réalisateur, qu’on a pu apercevoir récemment comme acteur dans Ghost in the Shell avec Scarlett Johansson, ne sont toujours pas sortis en France, trois films plus anciens reviennent sur les écrans dans un programme joliment intitulé Chemins de traverse.
Il s’agit de Kids Return (1996), Hana-bi (1997) et L’été de Kikujiro (1999), des œuvres majeures, hautes en couleurs. De vrais bonheurs de cinéma rappelant que l'homme est l'un des cinéastes japonais les plus importants de ces dernières années.
L’humour y est noir
Qu’un homme en fauteuil roulant se laisse surprendre par la marée (Hana-Bi) ou qu’un ancien yakuza tente de stopper une voiture en posant un clou sur la route (L’été de Kikujiro), l’humour de Kitano-san, star comique au pays du Soleil Levant, surgit au moment le plus inattendu.
Les sentiments y sont roses
L’amour du héros d’Hana-bi pour sa femme ou l’amitié puissante entre les deux gamins paumés de Kids Return font monter les larmes aux yeux. Les dénouements pudiques de ces deux films, soutenus par les partitions géniales de Joe Hisaishi, poignent le cœur tout comme les retrouvailles du môme de L’été de Kikujiro avec sa mère.
Le sang y est (particulièrement) rouge
La brutalité des héros de Takeshi Kitano tient de l’orage soudain et violent. Flic adepte du passage à tabac (Hana-Bi), gangster ringard et tabassé (L’été de Kikujiro), l’acteur-réalisateur ne se donne pas le beau rôle. Pas plus qu’aux adolescents de Kids Return dont l’histoire s’inspire librement de sa propre jeunesse.
Tous ces films sont multicolores
Comme les toiles du peintre d’Hana-Bi (un titre qui veut dire « Feux d’artifice »), ce trio explose comme un arc-en-ciel de teintes variées et de sentiments divers. Leur beauté ne s’est pas ternie avec le temps. On est fou de Takeshi ! Et on se prend à rêvee des nouveaux film qu'il pourra nosu offrir tout en dégustant les anciens avec un bonheur immense.