Festival de Cannes: Un palmarès qui fait désordre
PALMARES•Le palmarès de Pedro Almodóvar a été riche en surprises comme en déceptions...De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié
Le palmarès de la 70e édition du Festival de Cannes a été riche en surprises et en déceptions ! Là où beaucoup imaginaient 120 battements par minute de Robin Campillo ou bien Faute d’amour d’Andrei Zvyaguintsev remporter la belle Palme d’or Chopard, c’est finalement Ruben Östlund qui repartira avec le précieux trophée en Suède pour The Square, exercice de style virtuose et cocasse sur le monde de l’art.
Rire pour ne pas pleurer
Tous nos favoris sont présents, mais pas là où on les attendait. Le jury de Pedro Almodóvar a visiblement préféré une vision stylisée, humoristique et grinçante du monde qui nous entoure à celle plus âpre du film russe sur un couple en instance de divorce confronté à la disparition de son enfant dans la Russie de Poutine ou la lutte d’Act Up-Paris contre le sida montrée de façon aussi militante que bouleversante dans la chronique de Robin Campillo. 120 battements par minute et Faute d’amour, poignants, ont dû se contenter du prix du Jury et du Grand Prix. Dommage.
Sans surprise
Diane Kruger pour son rôle de mère vengeresse dans In the Shade de Fatih Akin n’a pas volé le prix d’interprétation que la terre entière et quelques satellites lui promettaient. Même motif, même récompense pour Joaquin Phoenix dans You were never really here de Lynne Ramsay. Ces prix sont fort mérités, mais le jury ne s’est pas foulé. Il a fait preuve d’un peu plus d’imagination en donnant le prix du 70e anniversaire à une Nicole Kidman charmée mais tellement surprise qu’elle était déjà rentrée chez elle faire la popote à ses enfants.
Avec surprise !
Celle qui n’en revenait pas non plus, c’est Sofia Coppola avec son prix de mise en scène pourLes Proies. Elle aussi était repartie à la maison sans se douter le moins du monde qu’une récompense l’attendait. Le festivalier partage son étonnement comme celui de Lynne Ramsay (You were never really here) et Yorgos Lanthimos ( Mise à mort du cerf sacré), récompensés pour le scénario de films très stylisés, mais dont le récit en lui-même n’est certainement pas le point fort. C’est à croire qu’on n’a peut-être pas vu les mêmes films que le jury…