VIDEO. «Kong: Skull Island» envisage King Kong «non pas comme un monstre, mais comme un dieu»
AVENTURES•Jordan Vogt-Roberts, réalisateur d'un film bourré de péripétie, renouvelle la saga King Kong en s'inspirant de plusieurs films connus...Caroline Vié
Jordan Vogt-Roberts revisite le mythe de King Kong avec Kong : Skull Island. Avec un mélange de respect et de liberté, il confronte des explorateurs et des soldats au gorille géant. Brie Larson, Samuel L. Jackson, John C. Reilly et Tom Hiddleston ne font guère les malins face à la force de la nature.
« Ce n’est ni un remake des versions précédentes, ni une suite, encore moins un préquel, c’est autre chose, j’ai vraiment essayé de faire du jamais-vu, tout en restant fidèle à l’esprit des films de monstres que j’adore », explique le réalisateur à 20 Minutes. L’action se situe au cœur de la jungle à la fin de la guerre du Vietnam.
Jouer avec Kong
Le premier contact que Jordan Vogt-Roberts a eu avec Kong était un jouet que lui a offert son père quand il avait 6 ans : « Je jouais avec Kong dès mon plus jeune âge et je lui inventais des aventures avant même de savoir qu’il s’agissait d’un personnage de cinéma », dit-il. De la poupée au film, il n’y avait qu’un pas que le gamin a franchi vers l’âge de 10 ans. « La version de 1933 est bouleversante et me met toujours les larmes aux yeux aujourd’hui », confie le réalisateur.
Des effets spéciaux inspirants
Ce premier film, signé Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, l’a marqué à vie. « Bien que les effets spéciaux soient un peu datés, cette aventure reste trépidante. Elle a fait naître en moi des envies de faire du cinéma. » Un magnifique coffret disponible chez Warner Bros permet de revoir ce classique tandis que des bonus passionnants expliquent comment les pionniers des effets spéciaux ont fait vivre les créatures.
Un gros Kong
Le Kong de Skull Island est très différent de celui des années 1930, il est notamment beaucoup plus grand. « J’ai considéré King Kong non pas comme un monstre, mais comme un dieu. La première réaction de ceux qui le croisent est la sidération. Ils doivent hésiter entre l’admiration et l’envie de se faire pipi dessus », insiste le cinéaste. Son Kong est tout aussi attachant qu’impressionnant quand il sème la terreur chez des villageois ou pourfend d’autres (très) grosses bébêtes.
S’éloigner de Peter Jackson
« Peter Jackson avait réalisé le remake parfait, reconnaît Jordan Vogt-Roberts. Je ne saurais trop recommander la version longue de sa fresque où l’on découvre encore davantage de créatures. Une fois que j’ai eu vu ce film qui renoue avec la tradition romantique de la belle qui séduit la bête, j’ai su que je devais considérer les choses de façon très différente. » La director’s cut du King Kong de 2005 vient de ressortir chez Universal dans un coffret à couper le souffle proposant treize heures de suppléments.
Proche du cinéma japonais
C’est pour se démarquer de ses prédécesseurs que le réalisateur a choisi de bannir les dinosaures de sa version. « Mes créatures sont plus proches de Godzilla ou des autres héros de Kaijû-Eiga (films de monstres japonais). J’ai aussi pensé à Hayao Miyazaki et à Princesse Mononoké (disponible en vidéo chez Ghibli) pour créer un univers sylvestre à la fois fascinant et effrayant. » Un phasme géant fait partie de ses nombreuses trouvailles.
Un soupçon de film de guerre
Les aventures bourrées de bestioles ne sont pas les seules références du cinéaste. « J’ai aussi pensé à Apocalypse Now, (disponible en vidéo chez Pathé), l’un des plus grands films de guerre jamais tournés. C’était intéressant de glisser un message écologique et pacifique dans un divertissement de ce type. » Le personnage d’officier ivre de vengeance résolu à liquider King Kong après la mort de l’un de ses hommes est l’un des plus réussis, tant son obsession se révèle un excellent moteur pour le suspense.
Et bientôt la suite ?
S’il est un peu tôt pour présumer de l’avenir de Kong : Skull Island au box-office, les suites et autres dérivés sont déjà bien partis car Warner possède les licences de monstres célèbres comme Mothra, Ghidra ou Godzilla à qui Gareth Edwards a redonné un coup de jeune en 2014 (disponible en vidéo chez Warner). « Je vais finir l’adaptation cinématographique du jeu Metal Gear Solid puis je me verrais bien remettre le couvert », annonce Jordan Vogt-Roberts. Pour en savoir davantage, le spectateur curieux et impatient sera bien inspiré de rester jusqu’au bout du générique final.